Sargasses : plusieurs maires de Guadeloupe appellent à un sursaut des autorités

Capesterre-Belle-Eau, Capesterre de Marie Galante, Petit-Pourg, Terre-de-Haut, La Désirade, Sainte-Anne… De nombreuses communes de l’archipel sont envahies par les sargasses alors que selon les prévisions de nouveaux échouements sont attendus dans les jours à venir. Selon Météo France, l'activité sargasse sera encore à son paroxysme pour ces 15 prochains jours.

Une réunion d’urgence

Pour le maire de Capesterre-Belle-Eau, Jean-Philippe Courtois, invité du journal de 7 heures ce dimanche (29 juin), il est temps d’arrêter les beaux discours et d’agir concrètement contre les sargasses.

J'espère au nom de la population capesterrienne qu'on va arrêter avec ces beaux discours parce que chaque année, on est en proie aux impacts des sargasses et chaque année on a la sensation qu'on redécouvre le phénomène. A Capesterre-Belle-Eau, nous avons dû pendant des semaines être quasiment au chevet donc des écoles qui sont sur la côte. La population vit aujourd'hui avec les risques dus aux émanations. C’est quand même un gaz toxique qui est relâché par ces algues sargasses. Et on constate que ça fait maintenant plus de trois semaines que les marins-pêcheurs de Sainte-Marie ne peuvent plus travailler, leurs embarcations sont bloquées. On ne peut plus aujourd'hui imaginer qu'on puisse détourner le regard. Et c'est en ce sens que je souhaite que rapidement se tienne une réunion avec l'ensemble des villes concernées, avec les services de l'État ainsi que les collectivités majeures, afin qu'on pose maintenant une stratégie pour pouvoir trouver une solution. On a la sensation que la Guadeloupe est le seul territoire qui n'a pas de stratégie réelle pour agir contre les sargasses. La Martinique fait l’achat de Sargators qui sont contruits en Guadeloupe. Toutes les autres îles de la Caraïbe arrivent maintenant à transformer pour faire en sorte que ces algues en soient plus seulement un déchet sur leur territoire. Et nous, nous sommes toujours bloqués dans une quelconque réflexion en oubliant qu’il y a un impact sur la santé de la population.

« L’Etat doit réagir »

Aux Saintes, les sargasses sont aussi un fléau auquel on peine à faire face. Pour Louly Bonbon, maire de Terre-de-Haut, il faut que l’Etat réagisse pour aider les communes à le combattre.

A Terre-de-Haut, nous nous sommes saturés sur toutes les plages. On a des arrivages massifs partout et c'est vrai que même à l'échelle de la Guadeloupe, c'est compliqué. A fortiori à Terre-de-Haut où nous n'avons absolument pas les moyens de faire face. Il n'y a pas d'entreprise localement qui nous aide. Donc c'est seulement avec les agents communaux que nous essayons, autant que faire se peut, d'enlever un peu de sargasses. Mais aujourd'hui, le travail est titanesque et c'est vrai que l'Etat doit réagir de façon énergique pour nous aider à combattre ce fléau.

« Les capter plus au large »

Barrages, filets anti-sargasses, Sargator… Ces moyens ne suffisent pas à faire face à la menace sargasse. Pour le maire de Sainte-Anne, Francs Baptiste, il faut expérimenter d’autres solutions.

Je pense qu’il faut aller encore plus loin. Pour les capter un peu plus loin au large. Avec l’Etat, on doit encore réfléchir et tenter d’autres choses. Nous avons des modèles dans la Caraïbe. Pourquoi ne pas copier sur Saint-Domingue ?

Avec cet appel, Jean-Philippe Courtois, Louly Bonbon et Francs Baptiste souhaitent qu’une réponse coordonnée de la gestion des sargasses soit apportée le plus rapidement possible, comme le prévoit déjà les plans sargasses 1 et 2.