Gestion des déchets en Guadeloupe : l'Etat menace de se désengager d'un projet à 100 millions d'euros
[INFO RCI] L'avenir du tri et de la valorisation des déchets est en jeu en Guadeloupe. L'Etat menace de se désengager d'un projet stratégique majeur porté par le Syndicat de valorisation des déchets de Guadeloupe.
Va-t-on vers un bras de fer entre les services de l’état, et le SYVADE après l’annonce de l’attribution du marché de l’unité de Tri et de valorisation des déchets ? Dans un courrier daté du 24 octobre, le préfet de région alerte le président du SYVADE sur le non respect du processus d’attribution.
Le mixte énergétique, Tri et valorisation des déchets, ne serait pas respecté par l’entreprise délégataire choisie par le SYVADE, et les conséquences pourraient être lourdes en matière de financement des fonds européens et des autres fonds publics pour ce projet à 100 millions d’euros.
Dans sa missive, le préfet de la région Guadeloupe, Xavier Lefort indique qu’en absence d’éléments techniques, la sécurisation financière du projet d’installation ne peut être garantie, puisque le comité technique du projet ne s’est pas réuni comme prévu le 16 octobre avant l’attribution du marché.
Selon nos informations, le SYVADE a reçu deux offres pour l’attribution du marché. Celle de La SARL Caribéenne de Recyclage. Entreprise basée en Guadeloupe, avec 4 millions de chiffres d’affaires. Et celle du groupe Séché Environnement, un puissant groupe français avec plus de 900 millions de chiffres d’affaires.
Trop de déchets à brûler
Malgré les alertes des différentes autorités du comité de pilotage, le marché a été attribué à la société Caribéenne de recyclage, un délégataire qui n’aurait pas la capacité de respecter le processus du marché qui prévoit deux tiers de tri, et un tiers de CSR (combustible soluble de récupération)
Sur les 130 000 tonnes de déchets, qu’elle devra traiter, la société prévoit la production de 90 000 tonnes de CSR, autrement dit des déchets qui seront brûlés. Une quantité beaucoup trop élevée, incompatible avec la réglementation européenne, et le préfet prévient le président du SYVADE dans son courrier.
"Le niveau de tri des déchets prévu dans le projet d’installation de préparation du CSR constitue un critère déterminant dans la possibilité de mobiliser les aides publiques , nationales ou européennes”, souligne le préfet.
Le projet de l’installation de cette usine de tri et de valorisation se retrouve donc en danger financièrement. Dans ce dossier, le SYVADE parait isolé, Après le courrier du préfet, la région Guadeloupe pourrait également réagir sur les conditions d’attributions d’un marché qui se chiffre à près de 100 millions d’euros, et qui demeure capital dans la gestion des déchets dans l’archipel Guadeloupéen.
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