Espèces protégées en Outre-mer : une mise à jour jugée insuffisante par une association de défense de la faune

Par 18/03/2025 - 06:12

L’Association pour la Sauvegarde et la Réhabilitation de la Faune des Antilles critique la nouvelle liste des espèces protégées en Outre-mer publiée le 16 mars. Elle estime que certaines espèces endémiques ont été oubliées, malgré les avancées annoncées.

    Espèces protégées en Outre-mer : une mise à jour jugée insuffisante par une association de défense de la faune
Grive à pieds jaune @Frantz Delcroix (BirdsCarribean)

Quatre arrêtés ministériels, datés du 7 mars et publiés au Journal Officiel ce dimanche 16 mars, viennent mettre à jour les listes des espèces animales protégées dans plusieurs territoires ultramarins. 

Rien qu’en Guadeloupe, plus de 200 espèces d’oiseaux sont désormais couvertes par ces mesures de protection, ainsi que quelques mammifères à Saint-Pierre-et-Miquelon. Mais pour l’Association pour la Sauvegarde et la Réhabilitation de la Faune des Antilles, ce progrès n’est pas à la hauteur des enjeux.

"On est consternés"

Pour Béatrice Ibéné, présidente de l’Association pour la Sauvegarde et la Réhabilitation de la Faune des Antilles, le texte est loin d’être à la hauteur :

Cet arrêté-là, qui vient de sortir, on est consterné parce qu'en fait, il est très insuffisant. Il ne protège pas des espèces qui sont classées menacées par l'UICN. Il manque une bonne vingtaine d'espèces, et parmi elles, la grive à pied jaune, qui est une espèce endémique de trois îles des Petites Antilles, puisqu'elle n'a pas été observée depuis 40 ans. Une espèce forestière, vulnérable, fragile, qui en plus subit le chlordécone, puisque c'est une espèce qui bio-accumule le chlordécone. Et là, l'arrêté ne la protège pas. Donc, il maintient cette espèce parmi les espèces chassables. 

La question des habitats, un autre point de tension

L’association pointe également une distinction problématique entre la protection des espèces et celle de leurs habitats. 

Un certain nombre d'espèces dont on va protéger les individus et les habitats. Parce que, par exemple, demain, vous avez un projet d'aménagement, donc vous devez déboiser de façon très importante, vous devez urbaniser, construire, bétonner. Vous avez une obligation légale de prendre en compte la présence d'espèces protégées

Selon l’association, ces manques de protection ont déjà eu des effets visibles.

C'est aussi pour ça qu'on a perdu le pélican sur le Gosier en tant que nicheur, parce que les gens les embêtaient, les perturbaient, donc les oiseaux ont fui

Malgré les avancées, l’association reste vigilante. Elle n’exclut pas de contester certains aspects des arrêtés en justice, estimant que la protection de la biodiversité ultramarine mérite des mesures plus ambitieuses et exhaustives.

 


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