La campagne sucrière toujours en suspens en Guadeloupe
Suite au blocage de l’usine Gardel au Moule et de la plateforme de transfert de Béron à Sainte-Rose par un collectif de planteurs, le début de la campagne sucrière est toujours en suspens.
Le collectif de planteurs, qui regrouperait 375 planteurs sur les 3000 que compte la filière et le syndicat des Jeunes Agriculteurs, bloquent toujours le démarrage de la campagne sucrière, car ils réclament notamment une hausse du prix de la tonne de cannes. Face à cette impasse, hier à la préfecture de Basse-Terre, le préfet Xavier Lefort a rencontré tous les acteurs de la filière.
Le syndicat des Jeunes Agriculteurs n'a pas répondu présent au rendez-vous. Cette réunion qualifiée de réunion de crise par le préfet a surtout permis aux différents représentants d'aborder les 19 points de revendications du collectif.
La reprise de la campagne demandée
À la fin de cette réunion, chacun a invité le collectif et le syndicat des Jeunes Agriculteurs à poursuivre les discussions dans le cadre de la convention signé le 1er avril. C’est ce qu’explique Bruno Wachter, le président de l'Iguacanne :
Je pense qu'il est temps que chacun comprenne que cette récolte doit s'ouvrir et qu'on ne peut pas prendre en otage toute une filière. Aujourd'hui, l'Iguacanne est une profession agréée reconnue par l'État. Les syndicats qui y siègent sont tous des syndicats représentatifs au niveau de la Chambre d'agriculture et au niveau de l'État. On ne peut pas s'inventer collectif et venir à la table des négociations. Ça, ce n'est pas possible.
Le collectif et les Jeunes Agriculteurs sont tout de même invités à rejoindre les groupes de travail pour avancer sur les revendications et la convention qui a été signée. Mais pour l’heure, l’augmentation à 153 euros du prix de la tonne de cannes n’est pas envisageable, dit Bruno Wachter :
Il est impensable aujourd'hui de payer la canne à ce prix-là. La filière, c'est une question d'équilibre entre industriels, planteurs et opérateurs de coupe. Tous les partenaires doivent vivre et gagner leur argent. Il suffit que simplement, il y ait un déséquilibre et la filière capote. Donc, une revendication telle quelle, 153 €, sans plus de justificatifs, n'est pas censée, n'est pas correcte pour le planteur. Elle n'est pas acceptable en tout cas.
« On est dans une situation critique et qui peut devenir catastrophique si dès demain la coupe et la livraison des cannes ne commencent pas », dit le préfet Xavier Lefort. Il affirme que les travaux sur les revendications du collectif et des Jeunes Agriculteurs ne démarreront que si les sites de Gardel et Béron sont débloqués au plus vite.
Une impasse
Pour l’heure, le collectif des planteurs semble campé sur ses positions. Selon Gustave Monrose, membre du collectif, leur demande concerne avant tout l’usine Gardel :
Quand le gars m'achète une tonne de cannes au même prix qu'il me l'a acheté l'année dernière, il retire plus de sucre aujourd'hui parce qu'il a augmenté sa performance industrielle, grâce à quoi, encore une fois, au denier public sur lequel on paye des impôts qui représentent 13 millions d'euros.
Sa réaction au micro de Jérémy Losio :
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