La Guadeloupe face aux menaces sur le POSEI : le monde agricole en alerte

Par 13/11/2025 - 19:04 • Mis à jour le 13/11/2025 - 19:05

Réunis ce mercredi (12 novembre),aux Abymes, les acteurs de la filière agricole ont alerté sur les menaces européennes visant le POSEI. Une baisse des aides ferait, selon eux, grimper les prix, fragiliserait les filières locales et freinerait la production.

    La Guadeloupe face aux menaces sur le POSEI : le monde agricole en alerte
Photos Franck Hiroquoy

La Région Guadeloupe organisait, ce mercredi (12 novembre), une rencontre avec l’ensemble des acteurs agricoles à l’Espace régional du Raizet, aux Abymes.

Dans un contexte européen marqué par des menaces sur le POSEI – fusion d’instruments, absence de budget dédié pour l’Outre-mer -, il s’agissait d’analyser des interactions entre le POSEI, la PAC, le FEADER et les accords internationaux, mais aussi de faire une mise en perspective des conséquences pour les producteurs et, au-delà, pour les consommateurs.

Un impact sur les prix

Pour Willem Morose, du KDA (Kolèktif des agriculteurs), la baisse des aides induira forcémement une hausse des prix.

Aujourd'hui, dans tous les pays d'Europe, l'agriculture est subventionnée. Si demain, pour une raison ou une autre, les enveloppes qui nous sont allouées n'existent plus ou diminuent, ça veut dire que les aides que nous avons ne seront pas les mêmes et par conséquent, forcément, sur notre production il y aura un impact de prix pour l'intégralité des consommateurs.

 « Des spécificités à faire reconnaître et à gérer »

Yves Madre, président du Think tank Farm Europe, agronome économiste et expert reconnu des politiques agricoles européennes, était présent pour dialoguer et faire le point avec le monde agricole à propos des enjeux pour la Guadeloupe de la PAC, du POSEI et des autres politiques européennes et du budget européen.

Selon lui, il ne faut pas baisser les bras et obtenir maintenant la reconnaissance de spécificités de la Guadeloupe.

Ce qui est actuellement sur la table des discussions proposées par la Commission européenne va nettement au-delà d'un enjeu de chiffres. C'est réellement quelle Europe voulons-nous demain pour toutes les régions et en particulier pour les régions ultrapériphériques et pour la Guadeloupe. Si on s'en tient aux propositions telles qu'elles sont aujourd'hui, propositions de la Commission européenne, l'impact, il n'est même pas particulier. Il est potentiellement énorme. C'est le POSEI qui est remis en cause, cet outil de soutien à l'agriculture, avec une baisse potentielle de 50 % des fonds. Il faut comprendre les enjeux, se mobiliser maintenant, parce qu'il est hors de question de baisser les bras et gagner. Il faut obtenir la reconnaissance de la spécificité de l'agriculture guadeloupéenne dans l'enceinte de l'Union européenne et en tant que force positive. Il faut trouver et nouer les alliances, parce que les sujets sont éminemment communs avec d'autres acteurs du continent. Vous avez les mêmes problématiques et en plus, vous avez des spécificités à faire reconnaître et à gérer.

« Un frein à la production locale »

Franck Souprayen, agriculteur, président de la coordination rural Guadeloupe, reconnaît que sans les aides du POSEI, ce sera un coup de frein sur la production locale.

C'est un peu notre crainte. Le POSEI permet, en fin de compte, de payer les surcoûts par rapport au pays tiers qui nous entourent. Il a une capitale sur la régulation des prix et permet aux consommateurs locaux de pouvoir acheter nos produits. Et c'est clair, ça mettrait un vrai frein à la production locale qui est déjà en ballottage défavorable.

A noter que le président de Région, Ary Chalus, à l’initiative de cette rencontre entre les acteurs de la filière agricole et Yves Madre, devrait se rendre prochainement à Bruxelles.


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