[INFO RCI] Le groupe Carso récupère le contrôle de la qualité des eaux en Guadeloupe au détriment de l'Institut Pasteur

Par 21/07/2025 - 06:50 • Mis à jour le 21/07/2025 - 14:10

[INFO RCI] - L'Institut Pasteur ne sera plus chargé de contrôler la qualité de l'eau en Guadeloupe. 20 emplois basés dans l'Archipel sont menacé après que le groupe Carso, leader du contrôle sanitaire et environnemental en France, a remporté un appel d'offre lancé par l'ARS.

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"Une offre déloyale et anormalement basse". Voilà comment la direction de l'Institut Pasteur décrit l'offre formulée par le groupe Carso et retenue par l'ARS pour le contrôle de la qualité des eaux en Guadeloupe.

Le laboratoire s'interroge fortement sur la possibilité même de présenter un tarif aussi bas, au regard de l'importance du cahier des charges qui concerne le contrôle des eaux en Guadeloupe et à Saint-Martin.

Car c'est bien le volet financier qui pose problème. L'offre de l'Institut Pasteur a été rejetée parce qu'elle présentait un coût plus élevé que celui du groupe Carso. La qualité des contrôles et les délais de l'Institut sont d'ailleurs salués par l'ARS. 

Il s'agit donc ici bien logique économique qui a guidé en partie le choix de l'autorité sanitaire publique.

Impact carbone et délai de traitement

L'Institut Pasteur met aussi en avant l'impact carbone qui n'est pas pris en compte. Car avec Carso, il faudra que les échantillons prennent l'avion pour être contrôlés dans un laboratoire à Lyon.

Pour l'ancien titulaire du marché, cet aspect aurait dû être pris en compte par l'ARS.  

Certes le groupe Carso dispose d'un laboratoire en Guadeloupe, mais il n'est pas en mesure d'effectuer certaines analyses requises par l'ARS. Automatiquement, il faudra que certains échantillons prennent l'avion. Ces 8 heures de vol s'ajouteront au transfert de Paris à Lyon, puis au délai de traitement classique pour ce genre d'analyses.

Forcément, cet allongement de la procédure de contrôle sanitaire de la qualité de l'eau interroge. Une question qui est loin d'être anecdotique quand on sait que le degré de sensibilité sur ce sujet au sein de l'Archipel.

Pour rappel, l'appel d'offre de trois lots avait été lancé le 25 avril dernier par l'ARS. Il portait sur des prestations de prélèvement d'échantillons d'eau, d'analyses réalisées sur site dans le cadre du contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine, aux eaux de loisirs, baignade, piscine et concernait également les analyses réalisées en laboratoire sur les échantillons prélevés dans le cadre de ce contrôle

Procédure judiciaire

Face à cette décision, l'Institut Pasteur a introduit une requête en référé. La direction du laboratoire espère casser le choix de l'ARS.

Le tribunal administratif doit se prononcer ce mercredi à ce sujet. La vingtaine d'employés retient donc son souffle en attendant cette décision de justice cruciale à tout point de vue.

La position de l'ARS

Du côté de l ARS on ne souhaite pas réagir publiquement et on dit attendre sereinement le référé. Mais une source proche de l'Agence régionale de santé indique que le laboratoire Carso effectue des contrôles de l'eau potable depuis quelques années maintenant.

Seule certaines analyses prennent l'avion ce qui était le déjà le cas avec l'Institut Pasteur. Cette source indique aussi que l'Institut Pasteur n’a répondu qu à 2 lots sur 3 dans l'appel d'offre. Il faudrait aussi se poser la question de savoir si ce n'est pas l'offre de l'Institut Pasteur qui était trop élevée.

Les deux camps se renvoient donc la balle pour le moment. Le jugement en référé qui sera prononcé mercredi prochain devrait permettre d y voir plus clair.


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