Fermeture de la carrière de Deshaies et recul de la commande publique, le BTP en crise en Guadeloupe
Invité de l’émission Parlons vrai, ce jeudi matin (3 avril), le président de la Fédération régionale du BTP en Guadeloupe, José Gaddarkhan, a évoqué les difficultés que rencontre le secteur, à savoir la fermeture de la carrière de Deshaies et le recul de la commande publique.
Le secteur du BTP est en crise. Et cela notamment depuis l’arrêt de l’activité de la carrière de Deshaies, le 15 décembre dernier.
Selon José Gaddarkhan, président de la Fédération régionale du BTP en Guadeloupe, invité de l'émission Parlons vrai, ce jeudi (3 avril), il y a des solutions alternatives qui sont prises, mais il faudra encore attendre car le volet judiciaire est toujours en cours.
La carrière de Deshaies est fermée depuis le 15 décembre dernier. Nos entreprises, ça va faire quatre mois qu’elles ne travaillent pas. Nous avons trouvé des solutions d'importations, mais cela engendre des surcoûts. Nous avons informé les différents donneurs d'ordre pour qu’ils les prennent en considération afin qu'on puisse respecter les commandes qui nous ont été données. Mais c'est vrai que les collectivités tardent à nous répondre et on essaie de trouver des solutions pour que cette carrière puisse réouvrir rapidement.
« Pas de reprise de l’activité avant 2 mois »
Une réunion a eu lieu en début de semaine au Raizet, aux Abymes, entre les différents acteurs du milieu, le préfet, le président de l'association des maires, les présidents de Région et du département.
José Gaddarkhan fait le point sur la situation actuelle de la carrière de Deshaies :
Les carriers ont fait l'acquisition du foncier là où il y a eu les éboulements. Ça prend un certain temps. Il faut lever les droits de préemption et à partir de ce moment-là, je pense que les carriers pourront recommencer l'exploitation. Mais je pense qu'on a au moins deux mois encore à attendre avant que l'activité du BTP, notamment la partie routière, puisse redémarrer.
« Démarrer les opérations attribuées »
Le secteur traverse une période compliquée également en raison d’un recul de la commande publique. Faut-il la réformer en Guadeloupe ? Ce n’est pas la priorité, selon José Gaddarkhan, qui note que des chantiers qui ont déjà été validés et attribués. Mais il faudrait les mettre en application.
Le nerf de la guerre, c'est l'argent. Aujourd'hui, même si on met autant de réformes qu'on veut pour simplifier la commande publique, derrière, financièrement, il faut que ça puisse suivre. On connaît la situation de la France. Nous sommes en guerre actuellement, nous voyons que l'Europe a de moins en moins de financements. Nous nous avons des opérations qui sont en cours, qui sont déjà financées. Ce que je demande aux donneurs d’ordre, c’est qu’on puisse les démarrer. Pour le bâtiment, vous avez des logements sociaux, vous avez des lycées qui ont déjà été attribués. Donc, je pense que les financements ont déjà été mobilisés.
José Gaddarkhan tire la sonnette d’alarme :
Je lance un appel aussi parce que si cela continue comme ça, toutes nos petites entreprises artisanales vont disparaître les unes après les autres. Déjà, en temps normal, on s'entend dire que nous n'avons pas d'entreprises capables de réaliser certains chantiers. Mais si nous perdons nos entreprises et nos artisans, ce ne sera même pas la peine d'aller former nos jeunes aux métiers du BTP.
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