Face aux difficultés du secteur, la colère du monde agricole gronde en Guadeloupe
Après des années d’attente, d’opacité et de blocages dans la gestion du FEADER, les Jeunes Agriculteurs de Guadeloupe appellent à l’union sacrée des syndicats pour exiger des réponses claires et adaptées aux réalités du terrain.
À l’initiative des jeunes agriculteurs, d’autres organisations syndicales d’exploitants agricoles et de professions du domaine agricole étaient réunies, lundi soir (8 septembre), au lycée agricole, à Baie-Mahault, pour interpeller la population sur ce qu’ils subissent aujourd’hui.
Ils ont appelé à unir leurs voix et leurs efforts afin de réclamer des réponses concrètes et adaptées aux contraintes et défis de la profession.
Pétition
Une démarche déjà initiée par le lancement d’une pétition par ces jeunes agriculteurs qui estime que « l’agriculture ne doit plus être un sacrifice ».
Ils espèrent ainsi que leurs voix portera beaucoup plus loin et seront entendues et respectées.
« Interpeller la population »
La situation n’est plus tenable, selon Kindeur.
Ce meeting a pour but d'interpeller la population guadeloupéenne sur ce que nous subissons en tant qu'agriculteurs aujourd'hui. Une programmation FEADER doit nous permettre d'investir sur nos exploitations et de les développer, mais elle est bloquée depuis deux ans et demi maintenant. Donc, des exploitations sont à l'arrêt, tandis que d’autres subissent des retards de paiement. Résultats, des jeunes délaissent bien souvent le milieu agricole parce qu'ils n'ont pas le choix.
« Une agriculture qui se meurt »
Kindeur n’explique pas ce blocage, qui dure dans le temps et ne trouve pas de solution.
Nous ne l'expliquons pas, nous le subissons. On a entrepris un travail depuis un an et demi maintenant. On est allé à la rencontre de la Région, qui gère le financement FEADER. Et après un an et demi de dialogue, d'allers et retours en réunion, d'échanges par mail, par téléphone pour essayer de trouver des solutions, malheureusement, ce n'est toujours pas le cas. Et à côté de ça, on a déjà des problèmes liés à aux intempéries, à notre situation géographique, à l'augmentation du prix des intrants et j'en passe. Et ajoutez à ça, ce retard de paiement, on a une agriculture qui se meurt. Aujourd’hui, il faut absolument que l'on tape du poing sur la table, parce que c'est une situation qui n'est plus tenable, tout simplement.
« Tous les projets FEADER bloqués
L’IGUAVIE (l'Interprofession Guadeloupéenne de la Viande et de l'élevage) et l’IGUAFLHOR (Association interprofessionnelle des fruits et légumes et de l'horticulture de Guadeloupe), n’étaient pas présentes en qualité de syndicats. Mais ces professionnels rencontrent les mêmes difficultés avec le FEADER, selon Olivier César-Auguste, président de l’IGUAVIE et d’Alliance Élevage.
Tous les projets FEADER sont bloqués. Le FEADER, c'est de l'argent de l'Europe qui permet d’installer des jeunes agriculteurs, de construire des bâtiments, de mettre en place des projets d'élevage pour nourrir la population. Et là, ça va faire bientôt deux ans que la plateforme ne fonctionne pas bien et rien n'est fait à ce niveau-là. Les interprofessions IGUAVIE, IGUACANNE, IGUAFLHOR et la banane, nous avons envoyé un courrier il y a environ 15 jours et à cette date, nous n'avons aucun retour. Il y a des projets en attente. La plupart des organisations faisant partie de ces interprofessions ont arrêté de prendre des dossiers pour arriver à un financement parce qu'on n'a pas de visibilité.
Pour Alex Bandou, secrétaire général de l’Union des producteurs de Guadeloupe (UPG), les rapports de forces doivent changer.
A ECOUTER Alex Bandou, secrétaire général de l’Union des producteurs de Guadeloupe
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