François de Rudder : "Les Guadeloupéens nourrissent un véritable amour pour la culture"

Par 11/06/2025 - 06:11 • Mis à jour le 11/06/2025 - 06:34

François de Rudder quitte la Guadeloupe après six années à la Direction des affaires culturelles. Il tire un bilan positif de son passage et estime l’avenir des arts et de la culture en Guadeloupe riche et passionnant.

    François de Rudder : "Les Guadeloupéens nourrissent un véritable amour pour la culture"

RCI : Les années à la tête de la Drac ont filé, quel est votre sentiment au moment de quitter le département ?

François De Rudder :  Je n'ai pas vu les six années passer. Comme dirait Simone, j’avais un gros coeur quand je suis arrivé en Guadeloupe et je repars avec un cœur encore plus gros. On s'attache à la Guadeloupe parce que c'est une école extrêmement intéressante. Et les hommes et les femmes qui la composent nous permettent d'apprendre chaque jour de ce qu'est la vie sur une île.

Avez-vous appris de votre passage en Guadeloupe ?

J’ai beaucoup appris, et puis, surtout, j'ai fait en sorte de consacrer la plus grande partie de mon temps aux territoires, aux élus, aux équipes municipales, aux acteurs culturels, et aux filières du patrimoine, parce que je considère que la meilleure action, c'est d'être au plus proche des habitants. J'ai fait les voyages qu'il fallait pour découvrir ce beau pays.

Quels temps forts retenez-vous des rencontres que vous avez faites ? 

Ce que je retiens, c'est une capacité à maîtriser des savoir-faire et des savoir-être. Une très grande compétence en matière de métier d'art, une très grande compétence en matière de création. Je pense à la lutherie créative avec le Ka. Je pense aussi au travail de la danse avec Léna Blou. Bref, une telle richesse qui positionne la Guadeloupe comme le lieu du tout monde, et je repars avec des images et des couleurs. Et puis, surtout, je vois une Guadeloupe inscrite dans le 21e siècle avec une jeune génération qui monte, et qui sera l'avenir de ce territoire.

Est-ce que cette richesse est suffisamment valorisée ?

J'y ai consacré six années de ma vie avec mon équipe. C'est ce qu'on appelle la visibilité des talents et on peut d'ores et déjà repérer les parcours. Alors, c'est difficile de citer des noms, mais quand même, on regarde les prix donnés à Arnaud Dolmen, on regarde le travail de Léo Lérus, on regarde tous les artistes qui exposent dans le modèle noir.

Enfin, nous avons fait un travail de mise en visibilité, aussi bien du passé que de l'avenir. Nousavons par exemple redécouvert le Chevalier Saint-Georges.

Au-delà des talents, il y a un vrai amour de la culture par les Guadeloupéens. 

Qu'est-ce-que vous n'avez pas terminé et que vous auriez aimé finir avant de partir ?

J'ai toujours ce rêve - mais c'est en bonne voie et je laisserai l'exclusivité à Cap excellence et à toute l'équipe d'Eddy Compper d'aller plus loin - de voir l'ouverture du Conservatoire national de région, qui devrait aboutir en 2026. Il répondra enfin à un besoin d'accompagnement des pratiques de droit commun que sont la musique, la danse et le théâtre.

Un regret ou des regrets ?

Non, aucun regret. L'avenir est devant nous. Le seul regret, c'est que ça passait trop vite.


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