Hommage à Jacques Martial au Mémorial ACTe, l’auditorium porte désormais son nom

Ce dimanche (30 novembre), le Mémorial ACTe a vibré d’émotion lors d’une soirée hommage consacrée à Jacques Martial, à l’invitation du Président de la Région Guadeloupe, du Président du Conseil d’administration et de la Directrice générale de l’institution.

À cette occasion, l’Auditorium du Mémorial ACTe a officiellement été baptisé à son nom, en reconnaissance de celui qui fut son premier président entre 2015 et 2019.

Comédien, metteur en scène, acteur de doublage, mais aussi citoyen engagé et ardent défenseur de la mémoire et de la culture, Jacques Martial a profondément marqué la vie artistique et mémorielle de la Guadeloupe.

Sous sa direction, le Mémorial ACTe est devenu un lieu vivant de création et de transmission, honorant l’histoire de la traite négrière et de l’esclavage, et accueillant des projets majeurs tels que l’exposition « Le Modèle Noir ».

Cette soirée, ponctuée d’interventions artistiques, s’est déroulée en présence de sa famille et de nombreuses personnalités, dans un geste fort de reconnaissance pour son héritage.

« En mémoire de Jacques »

Tim Greacen, compagnon de vie de Jacques Martial durant 32 ans, a livré son témoignage à l'issue de cette soirée riche en émotions.

Cette soirée, c'est en mémoire, bien évidemment, de Jacques Martial, mon mari. On a vécu ensemble pendant 32 ans. Ici, c'est quelque chose de magnifique qui a été créé. Lui, c'était le premier président et cela lui tenait vraiment à cœur de donner la parole à l'histoire et que cette parole soit donnée ici, en Guadeloupe, et non pas en Métropole. Il était très soutenu par le personnel. Il avait une relation excellente avec tout le personnel. Beaucoup sont là ce soir. Les gens de l'époque qui ont aidé à créer le MACTe. C'était beaucoup plus compliqué avec les différentes sources de financement et les différentes autorités, que ce soit localement et au niveau national. De coordonner tout ça, ce n'était pas du tout évident. La Guadeloupe, c'est un lieu magique avec ce mélange de culture et construit aussi sur une histoire si dure, mais aussi si riche.

 « Une explosion affective et émotive »

Josette Martial, sa sœur, a confié avoir découvert encore des facettes méconnues de son frère à travers cet hommage.

C'est un peu une explosion affective et émotive. La dernière fois que je me suis trouvée ici, mon frère Jacques était venu pour me donner la force pour un travail que nous étions en train de présenter ici au MACTe. Et voici que je reviens à ce même endroit pour cet hommage. Et c'est très fort. Au milieu de cette si belle assemblée où il y a énormément d'amitiés, d'histoire. Et mon cœur de Guadeloupéenne sincère est touché. C’était un grand cœur. Un grand monsieur. Mon petit frère. Une personne de grande valeur. Ce sont les faits qui comptent. Il a réalisé des choses que je découvre encore maintenant. Je ne savais pas tout. Et vraiment, ouvrons nos cœurs, ouvrons les yeux et allons jusqu'au bout dans nos regards. Parce qu'on ne sait jamais toutes les merveilles qu'on peut découvrir chez chaque personne, ce qu'elle peut produire.

« Quelqu'un qui inspirait confiance »

La comédienne Laurence Joseph, qui avait travaillé avec Jacques Martial lors du tournage de la série « Wish », a partagé le souvenir chaleureux qu’elle garde de cette collaboration.

Lors des derniers tournages de la série Wish, nous étions très proches. Jacques, c'est quelqu'un que j'avais déjà rencontré il y a quelques années, avec qui j'avais beaucoup eu d'échanges. En tant que comédienne, c'est quelqu'un qui m'a beaucoup aidé aussi dans ma vie d'artiste. Je retiens de lui sa noblesse. Je ne sais pas comment expliquer. C'est quelqu'un qui était là et tu savais qu'il était là. Et puis, il avait une espèce de sagesse naturelle. Et c'est quelqu'un qui inspirait confiance. J’aurais aimé partager la scène autre, qu'à la télé, avec lui, parce que c'était un très grand homme de théâtre.

« L'auditorium portera son nom »

Isabelle Vestris, directrice générale du MACTe, a souligné l’élégance, la dignité et la générosité de l’homme, rappelant que ce nom donné à l’amphithéâtre doit garantir qu’on ne l’oublie jamais.

Il y avait toujours cette grande dignité dans tout ce qu'il entreprenait, même dans les moments difficiles. Cette élégance dans toutes les facettes de ce qu'il entreprenait. Et également la générosité. Il a toujours accompagné le Mémorial Acte, les équipes. Il m'a moi-même accompagné avec beaucoup de générosité pour réaffirmer cette force que nous avons déjà au MACTe. Et c’est à cela que je voudrais rendre hommage. Lui succéder, c’est une tâche que je prends avec une grande humilité, puisqu'il a fait beaucoup pour le Mémorial Acte. Il a fondé énormément de choses ici. Ma tâche, c'est de reconstruire, de revenir aux valeurs fondamentales du Mémorial Acte. C'est ça que je lui dédie. L'auditorium portera son nom. C'est important qu'il soit là avec nous tous les jours. C'était un homme de théâtre. Il a d'ailleurs joué dans cette salle. Il y a prononcé de nombreux discours. Ça nous permet de nous rappeler de lui au quotidien et surtout que le public ne l'oublie jamais.