Les professeurs des écoles, perdus entre mutations et réformes

Par 06/06/2022 - 11:12

Samedi dernier, 4 juin, les professeurs des écoles étaient invités à une réunion d’information sur les mutations intra-départementales à la maison des Syndicats.

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Photo d'illustration

Des mutations et des réformes de plus en plus cryptiques

Car depuis le 30 mai, et seulement jusqu’au 8 juin, les enseignants pourront formuler leurs vœux pour la prochaine rentrée scolaire. Souvent un casse-tête pour les nouveaux venus dans la profession, d'autant que cette année, le mouvement a été très tardif et que le serveur est ouvert une semaine au lieu de quinze jours.

C'est pour cette raison que le syndicat a décidé d’épauler les enseignants dans la formulation de leurs vœux de mutation, comme l'explique Régine Bellay, co-secrétaire académique du SNUIPP-FSU Martinique, l'aile locale du Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs des Écoles et PEGC, affilié à la FSU.

La formulation des vœux est compliquée et certains sont même obligés d'en faire alors qu'en fin de compte, l'administration ne leur laisse pas vraiment le choix. C'est compliqué parce que tous les termes ne sont pas expliqués. Toutes les natures de poste ne sont pas forcément claires pour un débutant. On sait par exemple qu'on est enseignant, maternelle ou élémentaire, mais il y a différents types de missions qui peuvent être vraiment différentes.

L'année scolaire qui s’achève est par ailleurs marquée par l’application de nouvelles réformes, là encore pas toujours bien comprises par les enseignants.

Dans le cas des classes de grande section dédoublées par exemple, si Régine Bellay reconnaît que cette nouveauté a pour objectif de fournir des conditions favorisant la progression des élèves, elle aurait tout de même des "conséquences sur les autres niveaux qui ne sont pas négligeables".

C'est incompréhensible. La dernière réforme sur la grande section dédoublée se fait notamment sur le dos des enseignants parce qu'on casse des équipes pour créer un système qui ne tient pas la route. On décide qu'une grande section devient un poste alors que c'est une classe parmi tant d'autres. En plus, si vous voulez changer de niveau, vous ne pouvez plus l'obtenir en interne. Il faut remettre en jeu vos points, votre stabilité pour la même école. Une aberration.

La menace du burn out

Cette réunion à la maison des Syndicats était également l’occasion de faire le bilan de l’année et de faire remonter les difficultés rencontrées sur le terrain.

Pour la rentrée prochaine, il faut absolument qu'il y ait des réponses qui soient apportées aux personnels quand ils ont en charge des élèves pour lesquels il y a des besoins particuliers, que l'administration, parfois, ne veut pas voir, ne veut pas entendre, mais que nous, sur le terrain, nous avons à gérer au quotidien. Qu'il s'agisse de soutien pédagogique, de comportement ou de handicap. On fait évidemment beaucoup de choses pour le handicap, mais nous devons prendre en charge beaucoup d'élèves qui ne sont pas diagnostiqués. L'impact pour l'enseignant, c'est le burn out. Il n'y a pas d'aide humaine disponible ou formée pour venir en aide à l'enseignant et à l'élève.

 


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