Enseignement des langues régionales et réussite scolaire : un texte adopté à l'Assemblée Nationale

Par 31/05/2024 - 04:12 • Mis à jour le 31/05/2024 - 07:28

La proposition de loi pour une "meilleure réussite scolaire des jeunes ultramarins grâce à l'apprentissage des langues régionales" a été adoptée à l'unanimité hier en première lecture.

    Enseignement des langues régionales et réussite scolaire : un texte adopté à l'Assemblée Nationale

A la sortie de l'hémicycle, le député Frédéric Maillot ne cachait pas sa fierté et son émotion. Plus tôt, ses mots à la tribune avaient même réussi à faire verser des larmes à son président de groupe André Chassaigne.

Pour l'élu réunionnais, ce vote unanime célèbre la diversité et la richesse des langues régionales dans les Outre-mer. "C'est l'école qui va s'adapter aux jeunes et plus le contraire, confiait-il, quand un enfant a du mal à comprendre quelque chose, une logique, on pourra utiliser sa langue...celle dans laquelle ses parents l'éduquent, celle qu'il entend à la maison, dans la rue...pour expliquer un devoir".

On sait que si l'on parle à la langue du coeur, on parle à l'âme de l'enfant. Alors il va réussir. L'intelligence créole existe, la créativité créole existe, l'imaginaire créole existe, il ne faut pas les barricader et les brider

 

La proposition de loi adoptée ce jeudi soir à l'unanimité, dans le cadre de la niche GDR, vise donc à promouvoir la réussite scolaire sans passer exclusivement par le français, les langues régionales devenant un vecteur pour éviter le décrochage et l'illettrisme.

"Il n'y a plus de débat à avoir sur le bienfondé du multilinguisme, du bilinguisme", a défendu le député polynésien Steeve Chailloux, rapporteur du texte pour la commission des affaires culturelles.

Pas d'opposition ferme du gouvernement

Lors de son examen par les députés, le texte n'a pas été approuvé par le gouvernement mais la ministre de l'Education nationale, Nicole Belloubet, n'a pas non plus exprimé une opposition très ferme, estimé que l'on pouvait se satisfaire du cadre juridique existant.

L'évolution de celui-ci ne me paraît pas absolument nécessaire aujourd'hui pour atteindre l'objectif que nous partageons pleinement fixé par cette proposition de loi, alors que l'ensemble des implications de cette modification ne me semble pas avoir été pleinement mesuré, je parle ici de ressources humaines et de formations de ces ressources

Un amendement adopté prévoit qu'après promulgation du texte, qui doit encore passer au Sénat, le gouvernement remette dans les six mois un rapport sur les moyens alloués pour assurer l'enseignement des langues régionales dans les classes de maternelle et de primaire concernées.

 


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