Dans les écoles, c'est toujours le flou autour de la reprise

Par 13/05/2020 - 10:46

La réouverture des écoles est toujours sujette à débat et à discussion en Martinique. Hormis quelques structures éducatives privées, aucune école n'a rouvert sur l'île. Certaines municipalités se préparent néanmoins à accueillir des enfants.

    Dans les écoles, c'est toujours le flou autour de la reprise

Le retour des enfants à l'école devait avoir lieu hier pour les élèves de maternelle et du primaire. En Martinique, ça n'a pas été le cas.

Les maires, les enseignants, le personnel des écoles et les parents d'élèves sont toujours dubitatifs sur l'efficacité et la capacité de tous les acteurs à assurer la sécurité de la communauté scolaire face au covid-19. Pourtant le rectorat a assuré qu'il disposait de 10 000 masques et que les services académiques étaient prêts pour la reprise.

Les parents d'élèves

Dans les rangs des associations de parents d'élèves, on ne s'oppose pas frontalement à une réouverture des classes même pour un mois et demi avant les grandes vacances. Pour autant, la FCPE et l'UPEM demandent des garanties.

"Il est normal qu'on laisse la responsabilité aux parents et de ceux qui ne seraient pas en confiance de garder leurs enfants et de s'organiser", précise d'emblée Gérard Laguerre, président de l'UPEM sur la notion de volontariat. "Nous voulons qu'un conseil scientifique indépendant analyse le protocole sanitaire pour s'assurer de son efficacité. Ensuite, nous avions demandé à ce que ce soit les classes de CP et de CM2 qui reprennent en priorité parce que ce sont des classes importantes où on apprend la lecture et on prépare l'entrée au collège", précise Gérard Laguerre.

Du côté de la FCPE, on estime que tous les acteurs de la communauté scolaire doivent être consultés. La direction locale de la fédération de parents d'élèves n'envisage pas une rentrée immédiate. "Tous ensemble, nous devons nous retrouver autour d'une table pour réfléchir. La pandémie il faudra vivre avec. Pour nous l'enjeu c'est septembre", rappelle Claude Bertrac, président de la FCPE.

Les enseignants

Chez les enseignants, le scepticisme est également de mise. "L'académie dit qu'elle a un certain nombre de masques. Le recteur dit qu'il est prêt, nous l'avons entendu mais nous voulons être sûrs que chaque école bénéficiera du nombre de masques nécessaires, que les services municipaux ou la CTM donneront aux agents les masques nécessaires à leur protection", prévient Marc Adaine de l'Unsa éducation. En revanche, si les besoins en masque des établissements ne sont pas couverts, le syndicat demande à ce que l'accueil soit interrompu.

"La FNEC FP FO Martinique n'est pas contre une reprise des établissements scolaire en mai, en juin ou en septembre" assure Jocelyn Présent, secrétaire général du syndicat. "Par contre, nos inquiétudes portent sur le nettoyage et la désinfection des bâtiments, la présence de masques et de gels, le manque de points d'eau. Nous n'accepteront pas que la santé des personnels et des enfants soient mises en danger", avertit le responsable syndical.

Les maires

Au sein des municipalités, on envisage tout de même la reprise en prenant le plus de précautions possibles. Certes la très grande majorité des maires s'est prononcée contre un retour des élèves le 11 mai, cependant tous n'ont pas abandonné l'idée de rouvrir les écoles avant la fin de l'année scolaire.

A Schoelcher, où l'on dénombre 8 écoles, les équipes continuent de mettre à jour un plan pour un retour progressif qui pourrait commencer par une phase test à petite échelle. "Nous souhaiterions faire une expérimentation sur une seule école. On peut aussi envisager cela dans toutes les écoles mais avec de très petits groupes. Cela nous servirait à évaluer le dispositif dans une situation complètement nouvelle", explique Stéphanie Christiane Roy De Belleplaine Clémenté, adjointe au maire. L'élue assure néanmoins que les enfants ne serviront pas de cobaye.

Didier Laguerre, le maire de Fort-de-France avait quant à lui prévu de rouvrir certaines écoles à compter de lundi prochain (18 mai). Fort de l'expérience de l'accueil des enfants de soignants dans deux écoles, le premier magistrat se dit disposer à accueillir environ 300  élèves sur les presque 7000 scolarisés à Fort-de-France. Mais cette ouverture programmée nécessite encore du travail

"Il me faut un protocole de fonctionnement pour chaque école pour savoir combien d'enfants peuvent être accueillis dans des conditions de sécurité totales. C'est ce qui permettra de donner une date de rentrée. Pour l'instant, les écoles sont en cours de nettoyage", confie Didier Laguerre.

Pour rappel, à Fort-de-France, la CGTM-SOEM a invité les agents à faire jouer leur droit de retrait en cas de reprise le lundi 18 mai.

Dans les autres communes, l'heure est encore à la réflexion sur les protocoles de reprise. La municipalité du Saint-Esprit prévoit de rouvrir le 18 mai tandis qu'à Case-Pilote où la reprise devait se faire initialement le 11, les parents d'élèves sondés par les services municipaux se sont montrés plus que réticents.

 


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