« On se sent seul », des étudiants ultramarins solidaires face à la précarité à Paris
Une opération de solidarité entre étudiants ultramarins de l'Hexagone se tenait à Paris, ce samedi 22 février. Des dons récoltés au cours d'une grande collecte lancée durant ce mois de février ont été redistribués à des jeunes de tous les territoires qui font face à des difficultés, mais l'événement se voulait aussi comme un moment de partage et de rencontre. Ils sont 160 à en avoir bénéficié.

C'est l'association Sorb'Outre-Mer, de la Sorbonne, accompagnée de Sciences Ô, de Sciences Po, et du RUDN (Rapatriement des Ultramarins dans leurs départements d'origine) qui organisaient conjointement ce rendez-vous. Après avoir collecté les dons durant tout le mois de février, ce samedi était consacré à la distribution avec un certain enthousiasme. Plus de 160 étudiants s'étaient inscrits pour en bénéficier, ce qui alerte la co-présidente de Sorb'Outre-Mer, Marie Grandbois.
Il y a une vraie précarité et il y a un souci. Je pense qu'il y a encore un blocage, car beaucoup plus d'étudiants qu'on ne le pense sont dans le besoin et le but de ces événements, c'est de montrer que tout le monde peut venir, on est entre nous et ils viennent aussi passer un bon moment. On retrouve la chaleur du pays, ça fait du bien, car beaucoup ne sont pas rentrés depuis un moment à cause du prix des billets, donc ça fait du bien.
Riz, pâtes, conserves, mais aussi produits d'hygiène et vêtements, les étals étaient garnis de références en tout genre, car les besoins sont multiples. Les étudiants en situation de précarité sont une réalité qu'il faut prendre en considération, pour le parrain de cette opération, le styliste martiniquais Yorhann Alexander.
La précarité étudiante c'est pas un mythe, c'est un sujet plus que d'actualité et ça s'aggrave d'année en année. Je l'ai personnellement connue à mon époque et en 2025, c'est toujours d'actualité, donc c'était évident pour moi d'être là.
Chaleur du « péyi »
D'autant que pour les Ultramarins, la distance ajoute de la souffrance, comme en témoigne Clamy, étudiante guadeloupéenne.
On n'a pas forcément l'argent, surtout au début. C'est très bien. Dans mon cas, j'ai surtout ressenti un manque du pays, donc voir ça, on se sent un peu comme chez soi.
C'était tout l'objectif de cet élan de solidarité, au-delà des dons, Sorb'Outre-Mer et Marie Grandbois espéraient offrir un peu de chaleur humaine.
C'est aussi se retrouver avec des gens qui ont le même vécu. Peu importe les territoires d'Outre-Mer, la famille est loin, on se sent seul le week-end, c'est le moyen de se retrouver et de partager nos expériences.
Bien plus que les 160 bénéficiaires de cette première édition, Sorb'Outre-Mer a reçu davantage de demandes, ce qui démontre le besoin et illustre la nécessité de ne pas rester isolé pour Yorhann Alexander.
Il faut parler, communiquer, c'est très important. Il n'y a vraiment pas de honte à demander de l'aide.
L'opération devrait être renouvelée, c'est en tout cas ce que souhaitent ces associations. À Paris, « l'espri koudmen péyi » était à l’œuvre ce samedi.