A compter de ce mercredi, les femmes vont travailler "gratuitement"

Par 04/11/2020 - 15:05

A compter de ce mercredi à 16h16, les Françaises travailleront pour rien. L'heure est symbolique mais elle représente les inégalités salariales qui persistent entre les hommes et les femmes en France.

    A compter de ce mercredi, les femmes vont travailler "gratuitement"

Selon le mouvement féministe Les Glorieuses, à compter de ce mercredi 4 novembre à 16h16, les Françaises travailleront "gratuitement" jusqu'à la fin de l'année. Le mouvement qui s'est fait connaitre depuis 4ans par ses actions pour dénoncer les inégalités salariales criantes qui demeurent entre les femmes et les hommes sur le plan salarial, s'appuie sur les données fournies par la Commission Européenne.

Des différences qui s'accentuent

 L'organisme européen de la statistique révèle en effet dans un rapport que les inégalités salariales demeurent importantes en France. Les femmes gagnent en moyenne 15,2% de moins que leurs homologues masculins. Des différences qui tendent même à s'accentuer. La crise sanitaire a particulièrement creuser les inégalités économiques et de traitement entre les hommes et les femmes. 

Cette année, cette barre symbolique est franchie dès le 4 novembre contre le 5 en 2019. Le constat n'est pas plus brillant sur le plan européen. La Commission européenne souligne que les femmes gagnent en moyenne 16 % de moins que les hommes. Les inégalités sont moins importantes en début de carrière mais s'amplifient par la suite.

Travail à temps partiel, gestion familiale et interruption de carrière influencent les rémunérations

Ainsi, une femme sur trois réduit son temps de travail pour consacrer plus de temps aux tâches ménagères et à l'éducation des enfants. A contrario, seul un homme sur dix prend une décision similaire.

En outre, selon la commission, les femmes sont plus souvent sujettes à des interruptions de carrière qui «  influencent non seulement le salaire horaire mais également les futures rémunérations et retraites.

Par ailleurs, les postes d'encadrement sont majoritairement occupés par des hommes et les femmes reçoivent moins régulièrement des promotions. Le rapport souligne ainsi que « Parmi les directeurs généraux, 6,3 % sont des femmes ». Des femmes qui sont également surreprésentées dans des secteurs moins rémunérateurs.

L'égalité de rémunération inscrit dans les traités européens depuis 60 ans

Dans une déclaration commune, Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission européenne, Marianne Thyssen, commissaire chargée de l'emploi et Vera Jourova, commissaire chargée de l'égalité des genres rappellent que le principe de l'égalité de rémunération est inscrit depuis plus de 60 ans dans les traités européens. Les Européennes sont pourtant loin de constater leur application dans leur quotidien. Toutefois des disparités existent dans ces chiffres. L'écart de salaire entre hommes et femmes atteint 21% en Allemagne et en République Tchèque contre 5% en Italie et 3,5% en Roumanie d'après les données de l'organisme Eurostat.

Lutter contre ces inégalités

Le mouvement #4Novembre16h16 appelle le Gouvernement à mettre en place trois actions majeures pour enrayer la question des inégalités de salaires entre les femmes et les hommes.

Selon les Glorieuses, il faut mettre en place un certificat d’égalité salariale et exiger une transparence des salaires  dans l’entreprise afin d'inciter à faire preuve de plus d’égalité. 

Enfin, le mouvement enjoint le gouvernement à mettre en place un congé paternité similaire au congé maternité afin que pères et mères soient mis sur un pied d'égalité face à l'arrivée d'un bébé. 

Le mouvement milite depuis quatre ans pour plus de transparence et une libération de la parole sur la question des inégalités. Les Glorieuses ont mené une  enquête auprès de 7 000 personnes. Il en ressort que 7 hommes sur 10 sont prêts à dévoiler le montant de leur salaire pour faire avancer la cause de l’égalité salariale.

Le mouvement a par ailleurs t lancé une pétition pour un plan de relance économique féministe. 

 


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