Sargasses : "un écosystème d'exception" selon un article de National Geographic
Chez nous, on veut s’en débarrasser, mais d’autres y trouvent un écosystème d’exception. Le dernier magazine du National Géographic publie un article sur les sargasses et ses atouts dans la biodiversité sous-marine. Des chercheurs et océanographes de « l’université Florida Atlantic » et de « l’université du sud du Mississipi » ont réalisé plusieurs études sur une période de trente années environ en mer des Sargasses, au Nord-Est des Etats-Unis, et selon eux l’algue représenterait une manne vitale pour bons nombres d’espèces sous-marines.
A vue d’œil, ces algues ressemblent à de simples grappes de matière végétale et pourtant elles constituent à la fois un abri et un garde-manger mobiles. Selon les chercheurs, "la sargasse est originaire de zones riches en nutriments et proches des côtes américaines, en particulier du golfe du Mexique". Elles font vivre une étonnante variété d’organismes, les alevins et les juvéniles de 122 espèces de poissons, on y trouve des jeunes tortues de mer, des nudibranches, des hippocampes, des crabes, des crevettes et des escargots de mer. Ce qu’il y a d’exceptionnel, l’algue se nourrit en retour de leurs excréments.
Toujours selon les données de National Geographic, des créatures plus grosses, comme des poissons adultes et des tortues y trouvent de quoi se nourrir en abondance et attirent à leur tour de plus grands prédateurs. Parmi eux, balistes, croupias roches, monacanthidés, mahi-mahis, carangues puis en remontant la chaîne alimentaire, requins thons, thazards. Les phaétons, puffins, pétrels, sternes, fous et autres oiseaux de haute mer nichent et cherches aussi leur nourriture dans les tapis de sargasses.
"UN HABITAT MARIN DYNAMIQUE"
Les chercheurs associent les bancs d’algues sargasses à une forêt tropicale dorée, une sorte de canopée à la surface de l’eau qui navigue au gré des vents et des courants. Selon un expert de l’université du sud du Mississipi, la sargasse « est l’un des habitats marins les plus dynamiques que l’on puisse imaginer ».