Des chefs de Martinique et de Guadeloupe intronisés à Paris
Le cercle gastronomique des chefs créoles a organisé, ce week-end, sa première cérémonie officielle d'investiture. Elle s'est déroulée, ce samedi (4 octobre), à l'hôtel de ville de Paris. L'objectif, valoriser la gastronomie des outre-mer, mais aussi créer du lien entre les professionnels.
Je fais le serment de porter haut les valeurs de la cuisine créole.
Serment, médaille, toque et certificat d'investiture, tout pour faire de ces intronisations un moment solennel.
Pour le chef guadeloupéen Nathan Geoffroy, promouvoir cette cuisine, c’est une responsabilité.
Comme on l'a dit durant le serment, ça permet de préserver nos racines, de les faire rayonner. A travers mon art et ce que je sais faire, je peux donner à cette cuisine une dimension, une visibilité et une légitimité parmi les autres cuisines du monde.
« Un beau moment de partage »
Émotion aussi et fierté pour le chef martiniquais Cédric Jean-Charles.
Pour moi, c'est un très beau moment de partage pour la cuisine créole, de notre patrimoine, de ce que nos grands-mères nous ont appris. Et c'est hyper important pour nous de pouvoir transmettre aussi aux jeunes et montrer que la cuisine créole, à travers le monde, continue à s'épanouir et à monter aussi en gamme.
« Partager et transmettre »
Pour le cercle gastronomique des chefs créoles, il s'agit d'un véritable engagement, comme l’explique sa vice-présidente, la chef Katia Desprez .
Ce qu'on attend d'eux particulièrement, c'est de partager leur savoir-faire, de continuer à cuisiner avec passion, de représenter surtout leur territoire, parce qu'il y en a qui viennent de Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane. Donc c'est vraiment ça, continuer à partager et à transmettre.
Mettre en place un réseau
Pour le président d'honneur du cercle gastronomique des chefs créoles, le chef guadeloupéen Joël Kichenin, il s'agit aussi de mettre en place un réseau.
On a pu faire venir des chefs de renom. On a toujours voulu avoir un réseau pour placer nos jeunes en stage dans des grands restaurants étoilés chez les meilleurs ouvriers de France (MOF). Et donc là, je suis vraiment ravi. Il y a du beau monde, une belle entente. Il n'y a pas de concurrence. On travaille ensemble, pour le bien de l'outre-mer.
« Créer une élite gastronomique »
Fred Fortuné, directeur de l'Académie de l'art culinaire du monde créole, a créé ce cercle gastronomique des chefs. Pour lui aussi la création d’un réseau est essentiel.
Aujourd’hui, on a des chefs de tous horizons. Des chefs français au sens global du terme, des meilleurs ouvriers de France, l'Académie nationale de cuisine, l'Académie nationale de France. Or, il y a comme un mur, en réalité, entre ces organisations et nous. L'objectif est d'ouvrir ces réseaux aux chefs ultramarins afin de leur permettre d'exercer bien entendu chez nous, mais aussi en dehors de chez nous, voire à l'international. Nous avons des personnalités qui reçoivent, par exemple, des jeunes chefs en formation, qui forment cette nouvelle génération qui a envie d'apprendre, qui veut œuvrer. On nous dit assez souvent oui mais chez nous on n'a pas de meilleur ouvrier de France, on n'a pas de guide Michelin, etc. Donc, tout cela participe à cet effort afin de créer une élite gastronomique, je n'ai pas peur des mots, qui soit capable de porter haut les couleurs de la gastronomie créole.
A noter que le cercle espère encore s'agrandir avec de nouveaux chefs du Pacifique ou de l'océan Indien.








