Alain Bauer partage ses inquiétudes sur le crack dans les DOM

Par 31/01/2024 - 05:00 • Mis à jour le 31/01/2024 - 08:25

Rare criminologue en France, Alain Bauer était entendu en début de semaine par la commission d’enquête sénatoriale sur les narcotrafics. Il s’est montré assez pessimiste et critique vis-à-vis de l’action publique en la matière.

    Alain Bauer partage ses inquiétudes sur le crack dans les DOM

La mission d'enquête sénatoriale sur les narcotrafics recevait ce lundi le célèbre criminologue Alain Bauer. Il a bien sûr évoqué la question des Outre-Mer avec notamment la grosse problématique du crack qui s'y pose.

Sur le crack, on a des situations dans les DOM tout à fait inquiétantes, avec un développement assez important et des espaces plutôt limités sur le territoire métropolitain mais extrêmement développées dans d’autres espaces mais qui doivent être considérés puisqu’ils appartiennent au territoire national. Il y a une situation générale de dégradation, une problématique de contournement, d’augmentation de l’intensité des produits consommés. Et, face à cela, des postures, des mouvements, des tours de bras, des déclarations, des sommations, assez peu de réflexion, de contenu. On a une incohérence absolue entre la proclamation, l’action, l’accompagnement et donc un saupoudrage généralisé qui amène mécaniquement, à force de vouloir tout faire sans vraiment faire, de ne pas savoir exactement ce qu’on fait, de ne pas répondre

Alain Bauer a par ailleurs dressé un bilan plutôt négatif des actions menées en France dans le domaine de la lutte contre les narcotrafics, regrettant singulièrement un manque de réflexion et de coordination.

Rare spécialiste de criminologie dans notre pays, ce dernier a déploré cet état de fait, en réponse à une question de la sénatrice martiniquaise Catherine Conconne, alors qu'il existe selon lui des bonnes volontés et des moyens.

Chacun fonctionne sans jamais se parler, ni se rencontrer ni se concerter au nom de la sacro-sainte indépendance médicale, pénale, judiciaire etc… Et, sur le terrain, vous découvrez subitement que des tas de gens s’occupent du sujet mais ils le font à la petite semaine, dans leur coin. Quand vous leur offrez un terrain d’apprentissage, de partage, de retour d’expérience, de reconnaissance, moi j’ai 330 étudiants cette année, je n’en ai pas deux, parce qu’il y a une extraordinaire demande. Et ils sont très sociaux, très médicaux, très pénaux, très policiers, très magistrats, très avocats, très défenseurs des droits, très journalistes aussi parce qu’ils ont besoin d’apprendre, de partager et de comprendre 


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