Quelles pistes pour limiter les pénuries de médicaments aux Antilles ?

Par 02/05/2023 - 11:45

Les pharmaciens d'Outre-mer ont avancé plusieurs propositions pour réduire les pénuries de médicaments dans nos territoires. Ces derniers mois de nombreuses tensions ont été constatées dans le monde.

    Quelles pistes pour limiter les pénuries de médicaments aux Antilles ?

Amoxicilline, paracétamol... Ces derniers mois, une pénurie de plusieurs médicaments a été constatée dans toute la France. En cause : une augmentation de la consommation, des productions centralisées dans des pays comme la Chine ou l'Inde, la loi de l'offre et de la demande.

Début février, le ministre de la Santé François Braun annonçait la mise en place d'un «plan blanc» pour éviter à nouveau des ruptures d'approvisionnement. 

Pour les pharmaciens, qui se retrouvent à gérer des situations parfois tendues, il faut pleinement se mobiliser pour faire face à de telles pénuries.

"L'approvisionnement de médicaments ou de dispositifs médicaux se fait par voie maritime ou aérienne. Il est beaucoup plus complexe. L'approvisionnement peut varier de 5 jours à 5 mois",   indique Brigitte Berthelot-Leblanc, présidente de la section E de l'Ordre qui regroupe plusieurs territoires d'Outre-mer.

"En Guadeloupe, le délai d'approvisionnement moyen va de 15 jours par voie aérienne à 60 jours par voie maritime. Pour la Martinique il varie de 11 jours par voie aérienne à 50 jours par voie maritime", précise-t-elle.

Dans nos territoires, l'impact des ruptures d'approvisionnement s'est fait sentir moins vite. "On a l'habitude d'avoir des stocks de deux mois, c'est pour ça que les ruptures ont eu lieu deux mois après l'Hexagone mais ce sont des ruptures mondiales donc on a manqué de cortisone, de certains anti-biotiques, de paracétamol", explique Brigitte Berthelot-Leblanc.

Circuits courts

Privilégier les circuits courts, généraliser l'utilisation d'un logiciel pour quantifier instantanément les ruptures. Voici quelques unes des propositions de l'Ordre national des pharmaciens pour les Outre-mer. "On n'a pas d'industrie pharmaceutique mais on peut prévoir des plate-formes par exemple qui feraient Guyane-Guadeloupe-Martinique, qui auraient un stock plus important pour alimenter plus rapidement nos départements", envisage Brigitte Berthelot-Leblanc.

"On veut aussi rendre obligatoire à tous les acteurs de la santé DP rupture qui permet de savoir de manière instantanée quel médicament est en rupture", ajoute-t-elle.

Préconisé également : la priorisation des produits de santé dans l'organisation du fret. "On travaille pour que les médicaments soient prioritaires dans les avions et dans les bateaux", souligne Brigitte Berthelot-Leblanc.

Les pharmaciens des Outre-mer militent également en faveur de la diminution du coût du fret et de la diminution des frais et des contraintes de douanes.

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