La montée des eaux dans les Outre-mer, quelles stratégies pour s'adapter ?
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE), a rendu public, ce mardi (12 mai), un avis intitulé « La montée des eaux dans les Outre-mer, quelles stratégies pour s'adapter ? ». Il dresse un état des lieux et détaille ses préconisations.

Dans l'hémicycle du CESE ce mardi (12 mai), l’intervention de Franck Detcheverry, maire de Miquelon, une île de l'Atlantique Nord, a été très remarquée. Son village doit être déplacé à cause de la montée des eaux.
C’est dû au réchauffement climatique. Bien que nous sommes à la même latitude que Nantes et à 20 kilomètres au sud du Canada, de l'île de Terre-Neuve, les tempêtes remontent de plus en plus vers nous, avec de plus en plus de force, parce que la mer se réchauffe autour de nous. Elle était à près de 20 degrés au mois de septembre, ce qui était exceptionnel. Et aujourd'hui, on a cette problématique prégnante qui vient devant nous.
Face à ce constat terrible constat que faire ?
12 recommandations
Dans l'avis qu'il cosigne avec deux autres conseillers, Pierre-Marie-Joseph, conseiller représentant du bassin Atlantique, fournit 12 recommandations aux pouvoirs publics et aux élus.
Il faut savoir que toutes les infrastructures seront touchées. Je reprends l'exemple des ports et des aéroports. Au niveau des ports, il faudra par exemple rehausser obligatoirement les quais. Mais il y a tout un travail aussi qui est à faire sur les nouvelles constructions, les agrandissements des ports, pour voir effectivement comment construire et avec quels matériaux. Il faut éviter l'artificialisation des terres, de construire sur les 50 pages géométriques…
Protéger la mangrove
Pour Pierre-Marie-Joseph, il est primordial de protéger la nature :
Nous devons nous adapter, nous devons prendre un certain nombre de mesures, notamment pour la protection de cette nature. Par exemple de la mangrove. Nous savons que la mangrove et les palétuviers sont des éléments naturels de protection extrêmement importants qu'il faut protéger et même replanter parfois, parce que ça va permettre une protection en cas de houle, de tsunami ou autre, mais aussi un temps beaucoup plus long dans le cadre de la montée des eaux, ce qui peut permettre encore des travaux d'adaptation par les pouvoirs publics.
Un document de 150 pages
Ces recommandations, qui insistent beaucoup sur la prise de conscience nécessaire de la population et la préservation de la nature, sont rassemblées dans un document de 150 pages et seront transmises au gouvernement, mais aussi au Sénat et à l'Assemblée nationale.
Il n'engage pas les pouvoirs publics. Il a toutefois été adopté à l'unanimité des groupes politiques et des conseillers.