Trinidad-et-Tobago : victoire du Congrès national uni, Kamla Persad-Bissessar devrait être de retour au pouvoir
À l’issue des élections législatives d'hier (28 avril), l’opposition centriste emmenée par Kamla Persad-Bissessar a revendiqué la victoire, avec une majorité absolue de sièges à la Chambre des représentants. Elle devrait redevenir Première ministre.
Le Congrès national uni (UNC), principal parti d’opposition, a annoncé avoir obtenu plus de 21 des 41 sièges que compte la Chambre des représentants. Ce résultat partiel, mais significatif, permettrait à Kamla Persad-Bissessar, qui avait déjà dirigé le pays entre 2010 et 2015, de redevenir cheffe du gouvernement dans l’archipel anglophone.
Kamla Persad-Bissessar s’est adressée à ses partisans lundi soir :
Tout indique que l'UNC a remporté les élections. Ne devenez pas vantards et arrogants, nous avons beaucoup de travail à faire (...) Quand l'UNC gagne, tout le monde gagne.
Reconnaissance de la défaite
Le Mouvement national du peuple (PNM), parti actuellement au pouvoir, a reconnu sa défaite. Le chef historique du parti, Keith Rowley, qui avait récemment cédé la tête du gouvernement à Stuart Young, a admis :
Il est clair en ce moment que nous avons perdu l'élection.
Tout en pointant les promesses électorales adverses, qualifiées de “paquet de promesses”, il a néanmoins salué la bonne tenue du scrutin :
Ce n'est pas une bonne soirée pour le PNM mais c'est peut-être une bonne soirée pour Trinité-et-Tobago. D'après tous les rapports, les choses se sont très bien passées.
Une participation en hausse
L’élection a connu une forte participation, selon plusieurs témoignages et responsables politiques. Stuart Young, Premier ministre sortant, s’est lui aussi réjoui de cette mobilisation :
Il y avait une assez longue file d'attente. (...) Je vois ça comme un très bon signe : la démocratie est très vivante et bien portante.
Le parti de Mme Persad-Bissessar, qui était donnée favorite des sondages, a dénoncé 19 irrégularités lors du processus, notamment des longues files d'attente qui ont créé des retards ou empêché certains de voter, ainsi que des ouvertures tardives de bureaux.
Une électrice, Carol Jaggernauth, 43 ans, a exprimé sa fierté de participer au scrutin malgré les irrégularités signalées :
Je vote depuis l'âge de 18 ans et je n'ai jamais manqué une élection. La génération de nos parents nous a toujours incités à accomplir notre devoir civique pour préserver la démocratie.
La nouvelle cheffe du gouvernement devra faire face à deux grands défis : la lutte contre la violence en forte hausse, et le redressement économique.
