Le Sénat mène une mission sur le foncier agricole

Par 06/04/2023 - 11:01

Le Sénat mène depuis un mois une mission spéciale au sujet du foncier agricole. Il serait encore trop dépendant des aides et en crise perpétuelle.

    Le Sénat mène une mission sur le foncier agricole
Image d'illustration

Rareté du foncier, fonctionnement des Safer, mutation des modes de production, installation des jeunes agriculteurs, les thèmes de l’étude menée en ce moment au Sénat sont variés et importants pour des territoires à la vocation agricole affirmée de très longue date.

Les sénateurs ont entendu ce jeudi 6 avril Arnaud Martrenchar, délégué interministériel à la transformation agricole des Outre-mer. Haut fonctionnaire rattaché au ministère des Outre-mer, Arnaud Matrenchar a commencé par rappeler que dans l'Outre-mer, on trouve environ 130 000 hectares de surface agricole utiles dans les DOM. Un chiffre en baisse partout, y compris dans l’hexagone, sauf en Guyane.

Un modèle à revoir

Le secteur est très aidé par l'État et par l'Union européenne, pourtant, il est en crise perpétuelle. Une demande récurrente consiste pour les agriculteurs à demander – comme c'est le cas dans l'Hexagone – le paiement de leurs aides en fonction de leurs surfaces et non de leur production, comme c'est actuellement le cas.

Selon Arnaud Matrenchar, cela ne fonctionne pas parce que le modèle est basé sur l'aide aux filières. Le haut fonctionnaire dresse un constat sévère sur le modèle d'aide actuelle à la production. Il évoque la filière sucre en particulier.

On donne chaque année 220 millions d'euros à la filière sucre Outre-Mer. C'est-à-dire Martinique, Guadeloupe, Réunion. Pour faire du sucre, ce n'est pas pour faire du rhum. Ces aides servent à produire aujourd'hui combien ? 200 000 tonnes de sucre qui se vend peut-être à 500 € la tonne. Le cours est plus élevé en ce moment, mais ça va être 100 millions. Donc pour produire 100 millions d'euros de valeur, on doit donner 220 millions d'euros de subventions.

Par ailleurs, en Guadeloupe, en ce moment, les négociations sont tendues autour de la Convention canne qui lie agriculteurs et entreprises sucrières. Arnaud Matrenchar a lancé devant les sénateurs un appel à la transparence afin que cette situation se débloque.


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