Nouveau procès pour Rodrigue Petitot, jugé pour « violation de domicile » à la résidence préfectorale
Rodrigue Petitot, le président du RPPRAC est jugé aujourd’hui (mardi 21 janvier), dès 8h, avec trois autres co-prévenus. Tous sont accusés d’être rentrés dans la résidence préfectorale le 11 novembre dernier, sans y avoir été autorisés.

Le leader du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes) comparaît à nouveau en justice ce mardi, notamment pour « violation de domicile ».
Rodrigue Petitot est jugé pour son intrusion à la résidence préfectorale le soir du 11 novembre dernier. Il est en détention provisoire depuis la mi-novembre. Le militant engagé contre la vie chère attend cette audience pour donner sa version des faits.
L’audience s’annonce très tendue, au vu de l’enjeu pour lui. À ses côtés, comparaissent également trois autres co-prévenus et membres du RPPRAC, Gladys Roger, la trésorière de l’association et sa tante, Florence Saint-Pierre ainsi que Mario Briand, souvent désigné comme le garde du corps. Tous se présentent libres.
Le seul à comparaître détenu
Au contraire de Rodrigue Petitot. Avant cette audience pourtant, ses avocats, Mes Max Bellemare, Georges-Emmanuel Germany et Eddy Arneton ont multiplié les procédures et tout tenté pour que le président du RPPRAC puisse se rendre libre à cette audience.
Mais tous leurs recours et demandes de remises en liberté ont été rejetés.
Condamné le 2 décembre 2024 à une peine de 10 mois de prison ferme directement aménageable pour avoir tenu des propos jugés menaçants sur une vidéo TikTok, Rodrigue Petitot n’a jamais pu quitter sa cellule de prison.
En effet le 5 décembre 2024, alors que le président du RPPRAC attendait d'être présenté à un juge d'application des peines pour se voir attribuer un bracelet électronique, la cour d'appel prononçait son placement en détention provisoire au centre pénitentiaire de Ducos dans le cadre de l'affaire de l'intrusion à la résidence préfectorale.
Dans ce dossier, il avait convoqué initialement le 15 novembre dernier dans la foulée de son arrestation, il avait d’abord été laissé libre, sous contrôle judiciaire, ses avocats ayant sollicité un délai pour préparer sa défense et le renvoi du dossier.
Les faits reprochés
Que lui reproche exactement la justice pour cette soirée du 11 novembre ? Tout juste de retour de l’Hexagone et souhaitant un entretien en urgence avec l’ex-ministre des Outre-Mer, François-Noël Buffet, Rodrigue Petitot s’était rendu avec d’autres militants à la résidence préfectorale.
Il aurait, selon la justice, franchi le léger cordon de sécurité à l’entrée puis, devant la résidence, avait eu une altercation houleuse avec Jean-Christophe Bouvier, le préfet. Les images ont fait le tour des réseaux sociaux.
Le président du RPPRAC avait, en tout cas, fini par être reconduit à l’entrée ce soir-là, sans avoir pu s’entretenir avec le membre du gouvernement. Il avait été interpellé le lendemain des faits.
Rodrigue Petitot est ainsi jugé pour « menaces et intimidations envers des agents publics, violation de domicile, rébellion, et incitation à la rébellion ».
Différentes versions des vidéos
Plusieurs séquences de ce début de soirée ont été filmées par les militants eux-mêmes, mais également par le service d’ordre.
L’examen des différentes vidéos fera très certainement débat à ce procès pour retracer le contexte mais aussi le déroulé des évènements. Les versions s’opposant d’un côté et de l’autre de la barre.
Pour la défense de Rodrigue Petitot, les choses sont claires : il n'a pas forcé l’accès à la résidence, il n’a pas, non plus, eu interdiction de pénétrer à l’intérieur du site public de Didier. Et, devraient-ils aussi plaider qu'il était alors important de rencontrer le ministre dans la lutte contre la vie chère que mène le RPPRAC.
Convoqué seul en novembre, il est désormais jugé avec l’ensemble des personnes présentes le soir du 11 novembre, à l’intérieur de l’enceinte de la résidence préfectorale.
Depuis ses déboires judiciaires, la mobilisation des soutiens de Rodrigue Petitot se maintient. Depuis hier (lundi 20 janvier), la CGTM-SOEM a lancé un appel à la grève générale dans les municipalités notamment.
Dans l’Hexagone aussi, une nouvelle manifestation a eu lieu ce dimanche.
Le début du procès est prévu à 8 heures.