Les agresseurs du Guadeloupéen Hans Nomertin jugés en appel à Montpellier
La cour d'appel de Montpellier se penche ce lundi (15 septembre 2025) sur l'agression de Hans Nomertin. Ce Guadeloupéen, âgé de 23 ans au moment des faits, avait été passé à tabac dans une fête de village à Verzeille, à proximité de Carcassonne en juillet 2022.
Accusé à tort d'avoir utilisé des seringues de stupéfiants sur des mineurs, Hans Nomertin avait été pris pour cible par une foule hostile, tout comme un de ses amis Mahorais. Une agression décrite par un des témoins comme une “chasse aux noirs”.
Pourtant la thèse raciale n'avait pas été retenue lors du premier procès et c'est tout l'enjeu de ce nouvel épisode judiciaire.
Des éléments précis
Plus de trois ans après ce délire collectif du 25 juillet 2022, qui avait poussé tout un groupe, dont un élu du village, à s'acharner sur les deux victimes, l'avocat de Hans et de l'association Maison des Potes qui l'accompagnent dans ce procès espèrent que la justice acceptera enfin de prendre en compte la dimension raciale de cette affaire.
Car en première instance, à Carcassonne, il y a quasiment un an jour pour jour, le tribunal correctionnel avait catégoriquement refusé de l'examiner.
Tant les magistrats que la procureure avaient décidé de ne pas prendre en compte cette dimension, malgré le fait que les rares personnes noires de cette fête avaient été prises pour cible, malgré les vidéos où l'on entendait les mots “tuez-le” criés par la foule, malgré les images de violences caractérisées diffusées sur les réseaux sociaux.
Un témoignage accablant
Le témoignage de Nelson, celui qui avait réussi à stopper le passage à tabac, assurant avoir distinctement entendu la phrase “C'est les noirs”, n'avait pas non plus permis de modifier la qualification des faits.
La Cour n'avait pas suivi cette demande, ne condamnant trois des quatre prévenus qu'à des peines allant de 12 à 18 mois avec sursis assortis de dommages et intérêts et d'amendes.
La Maison des Potes et Hans Nomertin avaient donc décidé de faire appel sur le volet civil, pour une audience sur le fond qui a donc été fixée à ce lundi, et délocalisée à Montpellier. Tout l'enjeu sera donc de faire entendre cette dimension laissée de côté avec l'espoir de rouvrir ce dossier qui a jusqu'ici laissé ce goût amer d'interrogations sur le racisme ordinaire. L'examen a finalement été renvoyé au 17 novembre prochain.








