La première grâce présidentielle bénéficie à une guadeloupéenne
Emmanuel Macron a accordé vendredi une grâce partielle à la plus ancienne détenue de France, une guadeloupéenne incarcérée pour meurtre depuis plus de trente ans. Elle se trouve actuellement en détention très stricte à Rennes, en milieu hospitalier.
Marie-Claire F., ancienne prostituée, avait été condamnée en Guadeloupe en 1988 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir tué l'un de ses clients, une récidive après une première condamnation quinze ans plus tôt. Elle avait commencé à purger sa peine aux Antilles avant d'être transférée dans l'Hexagone où, très fragile psychologiquement, elle avait fini par être placée en hôpital psychiatrique.
Un lieu qu'elle n'a donc plus quitté depuis vingt ans, un régime de détention très strict lui étant de plus imposé. C'est pour que ce dernier soit assoupli que des demandes de grâce présidentielle avaient été formulées depuis plusieurs années, sans suite jusqu'à maintenant malgré le soutien de l'administration pénitentiaire, du personnel soignant et même d'élus. La dernière, déposée en février auprès des services d'Emmanuel Macron, vient donc d'aboutir, le président de la République accordant donc la première grâce de son mandat.
Cette grâce, une décision "humanitaire" a expliqué l'Elysée, n'est pas totale mais partielle. La condamnation de Marie-Claire F. a ainsi été commuée en 20 ans de prison, en raison d'une potentielle dangerosité liée à ses graves problèmes psychiatriques. Mais la détenue, âgée de bientôt 74 ans, n'envisage pas une sortie en 2038 mais un quotidien sans contrainte judiciaire. Elle va par exemple pouvoir participer à des sorties thérapeutiques encadrées comme les autres patients, prendre part à des activités des ateliers ou encore avoir un téléphone portable.