Chlordécone : mobilisation devant le Palais de Justice

"Chlordécone partout, justice nulle part", "Melon au chlordécone = 4€99 euro et cancer", "Emprisonnement par le monopole, empoisonnement par la monoculture", "Jugez les békés coupables, indemnisez toutes les victimes". Les messages étaient nombreux sur les drapeaux et pancartes brandis ce matin par la foule venue sur l'île de la Cité.

Une centaine de manifestants

Ils étaient une centaine à avoir répondu à l'appel de plusieurs associations et collectif. "C'est très beau de voir du monde aujourd'hui, ça envoie un message d'espoir et cela dit aux compatriotes là-bas qu'on ne les oublie pas, que dans la lutte on est à leur côté", se félicitait la militante Lilith, du Collectif des Ouvriers Agricoles et de leurs ayants-droits empoisonnés par les pesticides. La militante Lilith en fait partie.

Présent dans la foule, Raymond se sentait particulièrement concerné par le sujet du chlordécone. "J'ai eu ma tante qui a travaillé dans les plantations de banane, c'est un combat que l'on doit mener jusqu'au bout !", insistait-il, qualifiant le non-lieu de 2023 de "foutage de gueule".

Ce n'est pas possible de continuer comme ça, se désolait de son côté Roselyne, j'ai mon père qui a travaillé dans la bananeraie toute sa vie et qui est est décédé d'un cancer du poumon, on ne sait pas si cela vient de là parce qu'à l'époque il n'y avait pas autant de recherche.

Lors du rassemblement, beaucoup ont également regretté la non publicité des débats, comme Evelyne qui attend désormais avec impatience la décision du 13 novembre : "C'est un scandale ce huis clos, ce n'est pas normal que les malades ne puissent même pas assister ! On ne peut pas parler, on ne peut pas savoir, tout est fait en catimini !"

Au-delà du chlordécone, il était aussi beaucoup question de la vie chère lors de ce rassemblement devant le Palais de Justice. Les participants se sont d'ailleurs donné rendez-vous le 3 novembre prochain pour une grande marche entre Denfert-Rochereau et le ministère des Outre-mer. "Il faut qu'on soit visibles, que l'on donne notre ressenti tout le temps, il faut montrer qu'on est là, qu'il faut que ça change !", motivaient Yolande et Claudia.