Assassinat de la Martiniquaise Dina Balmy : le revirement de l’accusé
Coup de tonnerre ce matin (jeudi 16 novembre) à la cour d'assises de Basse-Terre, statuant en appel. Elie Pierrot reconnaît enfin les faits mais accable celle qui est assise à ses côtés dans le box depuis 4 jours. Les deux accusés se renvoient la balle et disent avoir été sous l’influence de l’autre.
Elie Pierrot a surpris tout le monde, ce matin, lorsqu'il est passé aux aveux. Celui qui avait toujours nié être l'auteur des coups de coutelas qui ont entrainé la mort de la Martiniquaise Dina Balmy, 55 ans, ce 27 janvier 2020 à Calvaire Baie-Mahault, a fini par avouer son crime.
Des aveux en pleurs pour exprimer des regrets tardifs quasiment 4 ans après. Au terme de 9 auditions devant les enquêteurs, un premier procès de 5 jours devant la cour d'assises et au 4e jour de son procès en appel, Elie Pierrot a changé de posture.
Il a interjeté appel de sa condamnation pour, indique-t-il, exprimer ses regrets, ses remords et dire « la vérité ».
Mais aussi, et surtout, pour accabler celle qui partage son box depuis 4 jours. Assise à ses côtés, Michelle Gouptar-Ticket, sa compagne complice le jour des faits, conduisait le véhicule dans lequel le couple s'était installé pour s’engager dans une course-poursuite mortelle.
Les accusés se chargent mutuellement
En changeant de version, Elie Pierrot semble vouloir rendre la monnaie de sa pièce à celle qu'il estime l'avoir trahie. Lors du précédent procès, Michelle Gouptar-Ticket avait expliqué avoir agi sous l'influence de son compagnon de l'époque.
Mais l’accusé, cette fois-ci, lui renvoie la balle. S’il a agi ainsi, c'est parce que Michelle Gouptar-Ticket ne lui a pas laissé le choix !
Un revirement surprenant pour un accusé déjà condamné en 2009 pour des faits similaires à 9 années d'emprisonnement pour tentative d'assassinat. Il comparaît donc en récidive légale après avoir été condamné en juin à la réclusion criminelle à perpétuité assortie de 22 années de sûreté.
À l’audience donc, les deux accusés optent pour la même stratégie de défense en pointant leur responsabilité respective.
À travers ses questions très offensives, Elodie Rouchouse, l'avocate générale, a mis à mal ces aveux tardifs et la position des deux accusés.
Le verdict est attendu ce vendredi.
