Un haut gradé de la police poursuivi pour complicité de trafic de drogue
Il est soupçonné d'avoir organisé un réseau de transport de cocaïne entre la Guyane et la capitale, afin de gonfler les chiffres de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants.
C'est un grand nom de la police qui est poursuivi devant la 10e chambre correctionnelle du tribunal des Batignoles depuis ce lundi. Le commissaire Stéphane Lapeyre, ancien numéro 3 de l'Office des Stups, qui était récemment directeur adjoint de la PJ de Bordeaux, est inquiété dans une affaire de complicité de trafic de stupéfiants qu'il aurait commis en 2013.
Depuis la Guyane
Un comble pour celui qui luttait, à l'époque, justement contre ces trafics. Dans le dossier consulté par Libération, les magistrats ont pointé des pratiques controversées pour « téléguider » un réseau d'importation de cocaïne depuis la Guyane afin de faire gonfler les résultats de l'OCRTIS, désormais appelé OFAST.
Par le biais d'informateurs de l'office, le commissaire Lapeyre aurait, avec son adjoint, contribué au recrutement d'un ancien détenu pour organiser la filière en fournissant, notamment, des informations pour assurer un passage sécurisé lors des contrôles aéroportuaires à Orly.
De la provocation policière
L'objectif était double, identifier des réseaux de revendeurs, mais aussi réaliser des saisies de poudre blanche, certes orchestrée, mais qui avaient alors le mérite d'afficher de bons résultats. D'un point de vue judiciaire, cela constitue de la provocation policière, ce qui est prohibé.
Le procès est prévu jusqu'au 7 novembre devant cette cour spécialisée dans les affaires policière au sein du tribunal judiciaire de Paris.
