Loi Hulot : le débat sur l’exploitation pétrolière en Guyane relancé
Au Sénat, le ministre des Outre-mer Manuel Valls s'est dit prêt à ouvrir le débat sur la loi Hulot qui interdit l’exploitation des hydrocarbures en France, y compris en Guyane.
Face à l'essor pétrolier du Brésil et du Suriname, cette proposition de relancer le débat sur l’exploitation pétrolière en Guyane suscite des réactions contrastées.
Exploiter le potentiel guyanais
Pour Manuel Valls, ministre de l’Outre-mer, une révision de la loi est envisageable. Il l’a dit, « la Guyane dispose en effet de ressources naturelles exceptionnelles » qui représentent un enjeu de développement économique, d’emploi et de souveraineté. Et cela ne se limiterait pas à l’exploitation de l’or.
C'est pourquoi une actualisation de l'Inventeur national des Ressources minérales sera lancée à la fin du premier trimestre. Je veux dire enfin un mot sur les hydrocarbures. La recherche d'exploitation n’est plus permise. Le 13 décembre 2023, la COP 28 de Dubaï s'est conclue par un appel auquel la France a contribué à s'éloigner des combustibles fossiles. Mais, nous voyons les pays voisins de la Guyane accélérer en matière de prospection et d'exploitation au Guyana, au Suriname ou au Brésil. Ainsi, j'ai demandé à mes services d'étudier la conventionnalité, c'est-à-dire la compatibilité au traité international du droit et au droit communautaire d'éventuelles initiatives légitimes pouvant émaner des parlementaires. Mais il faut ouvrir le débat, y compris sur la loi Hulot en matière d'exploitation, d'emploi, mais aussi vis-à-vis du sentiment profond des citoyens de Guyane.
Pour faire face aux défis du territoire
Dans ce débat, le député guyanais Davy Rimane se dit favorable, car il dénonce une injustice pour la Guyane privée de la possibilité d’exploiter ses ressources.
C'est une question de société, savoir à l'échelle du territoire, comment on voit cette utilisation, ses retombées potentielles, son organisation, sur combien de temps. Il y a plein de questions qui sont sur la table auxquelles nous, nous devons y répondre collectivement. Je vais prendre des décisions, mais en tout cas, le statu quo n'est plus tenable en ce qui nous concerne. Le gouvernement est dans l'incapacité de répondre aux besoins, aux défis du territoire guyanais et même d'accompagner la population, les élus du territoire guyanais, à faire face à tous ces défis qui sont devant nous.
Toutefois, revoir la loi n’est pas du goût de tous. Des ONG et des ministres comme celle de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s’y s’opposent.








