La première étude "4 pour 1000" lancée en Outre-mer
Le 13 novembre dernier, le Cirad, INRAE et l’IRD ont lancé, avec le soutien de l’ADEME, la première étude « 4 pour 1000 » dans les territoires ultra-marins. Elle fait suite à celle lancée dans l'Hexagone, par l'INRAE ex INRA. Une étude intitulée « Stocker du carbone dans les sols français – Quel potentiel au regard de l’objectif 4 pour 1000 et à quel coût ? ». Ce projet de deux ans vise à partager les connaissances sur la séquestration du carbone dans les sols en outre-mer français.
7 territoires ultramarins sont concernés par cette étude : Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, Réunion, Saint Barthélémy et Saint-Martin.
Le Cirad, INRAE et l’IRD ont lancé ce premier projet d’envergure, dans le cadre de l’ accord de coopération sur l’Initiative « 4 pour 1000 : les sols pour la sécurité alimentaire et le climat » signé avec le Ministère des Outre-Mer en février dernier. Le projet se fait également avec l’impulsion du Secrétariat exécutif de l’Initiative « 4 pour 1000 ».
Pendant deux ans, cette étude va permettre de synthétiser et partager les connaissances sur le carbone du sol dans ces territoires ultra-marins.
Mais pourquoi garder le carbone dans le sol est-il si capital pour éviter les risques liés au changement climatique ? Le Dr Marc Dorel, chercheur agronome au CIRAD, explique que réduire les émissions de carbone dans l'air, en le préservant dans les sols, limite les effets sur l'environnement.
Cette initiative restaure la fertilité des sols tout en piégeant des gaz à effets de serre.
Des initiatives déjà menées dans les territoires ultramarins
Des travaux sur le sujet sont déjà menés dans ces départements. Ainsi, aux Antilles , le modèle MorGwanik, développé par l'INRAE, réalise des bilans de carbone, incluant le carbone du sol, à l'échelle de la parcelle agricole.
Un autre modèle de simulation bioéconomique de l’usage des sols, MOSAICA, permet de tester à l'échelle du territoire l'impact de changements à différentes échelles spatiales sur les choix des systèmes de production.
L'objectif de 4 pour 1000 est d’inciter les acteurs du public ou du privé à s’engager dans une transition vers une agriculture et une sylviculture à la fois productive, résiliente, pourvoyeuse d'emploi et respectueuse de l'environnement.
Par ailleurs, cette initiative s’inscrit dans la trajectoire outre-mer 5.0 : Zéro exclusion, Zéro carbone, Zéro déchet, Zéro polluant agricole, Zéro vulnérabilité. Elle doit permettre aux territoires ultramarins de réduire les émissions de gaz à effet de serre et par conséquent, de contribuer à l’atténuation du changement climatique.
L'Outre-mer à travers ces nouvelles pratiques va également pouvoir s'adapter et donc face au changement climatique et aux risques naturels qu'il entraîne.
En outre, le but est aussi de promouvoir l’économie circulaire, en préservant les ressources foncières, et en mettant en place une agriculture plus durable qui utilise moins de produits chimiques. Une problématique particulièrement importante dans ces régions qui font face à la problématique du chloredecone.