L'UGPBAN lance un cri d'alarme au Salon de l'Agriculture de Paris
Alors que le groupement des bananiers des Antilles célèbre cette année les 10 ans de son opération marketing autour de la banane française, ses responsables déplorent un manque de soutien politique, et réclament des simplifications dans l'utilisation des produits phytosanitaires.

L’UGPBAN (Union des Groupements de Producteurs de Bananes de Guadeloupe et Martinique) a donné une conférence de presse ce mardi 25 février au Salon de l’agriculture de Paris. Ils ont souhaité alerter sur leur manque de marge de manœuvre pour l’utilisation de produits phytosanitaires dans les plantations de bananes en Guadeloupe et en Martinique.
C’est un manque de « soutien politique » que déplore l’UGPBAN pour contrer la cercosporiose noire, à l’aide des pulvérisations par drone. Ils disent craindre une crise majeure si la situation ne change pas. Mais cette filière n'est pas vraiment en odeur de sainteté et a fait l'objet de critiques par des responsables politiques gouvernementaux, ou même certains parlementaires, accusée notamment de freiner la diversification agricole et les objectifs d'autonomie alimentaire de nos territoires.
À cela, le président de l'UGPBAN, Nicolas Marraud des Grottes, rétorque qu’on se trompe de cible.
On n'est pas le problème. Il y a beaucoup de terre de libre. La banane, c'est sur la Martinique, mettons, 6 000 hectares que ça occupe et on a des milliers d'hectares de terre. Si on prend banane plus canne, ça va faire 10 000, mais il en reste encore 15 000.
Pour une « simplification »
Pour l’UGPBAN, le problème réside bien dans les moyens dont ils disposent pour traiter les cultures.
Toutes les cultures ont le même problème que nous. Ils n'ont pas de molécules non plus, ils n'ont pas de produits, ils ne peuvent pas traiter. Vous ne trouvez plus une tomate en Martinique, vous ne trouvez plus rien en Martinique en ce moment. Ce n'est pas parce que les producteurs ne veulent pas, c'est qu'ils ne peuvent pas. Il faut aller plus loin. Il faut qu'on puisse utiliser les produits qu'on utilise en terrestre aujourd'hui en aérien, sinon on ne s'en sortira pas.
Le directeur général de l'UGPBAN, Pierre Monteux, dit regretter l'image qui est collée au groupement.
Peut-être qu'on nous met une mauvaise image, mais moi, je n'ai pas le sentiment de porter un message négatif. On est une filière agricole à part entière des Antilles, au même titre que la diversification animale, que la diversification végétale ou la canne à sucre. On le voit aujourd'hui. Toutes les filières agricoles ultramarines ont des difficultés. Quand on va faire nos courses, c’est une invasion de fruits et de légumes qui viennent de l'import. Ce n'est pas moi qui organise cette invasion. C'est parce qu'effectivement, on est tous dans des impasses phytosanitaires. Simplifions, libérez nos énergies et arrêtez de complexifier, de mettre des normes qui ne sont même pas celles qui sont imposées par l'Europe, mais qui sont imposées dans la tête de nous, Français.