Érosion du littoral : des étudiants ultramarins lancent le débat à la Sorbonne

Par 07/04/2025 - 11:14

À Paris, l’association Sorboutremer a réuni experts et étudiants pour réfléchir aux solutions face à l’urgence climatique. Une rencontre essentielle à l’heure où les territoires d’Outre-mer perdent peu à peu leur rivage.

    Érosion du littoral : des étudiants ultramarins lancent le débat à la Sorbonne
Erosion à Basse-Pointe - Archive RCI

C’est dans l’enceinte historique de la Sorbonne que l’association « Sorboutremer », composée d'étudiants ultramarins, a organisé vendredi 4 avril un colloque autour de l’érosion littorale. Le thème : « Face à l’érosion du littoral, quelles solutions pour nos territoires ? »

Un sujet brûlant, alors que les effets du changement climatique se font chaque jour plus visibles dans les îles françaises.

Selon une résolution adoptée en 2023 par l’Assemblée nationale, la Martinique pourrait perdre jusqu’à 10 % de sa surface terrestre d’ici 2040, uniquement à cause de la montée des eaux. Une réalité partagée par l’ensemble des territoires d’Outre-mer.

Relocaliser avant qu’il ne soit trop tard

Parmi les voix expertes invitées à prendre la parole, Audrey Pastel, géographe, urbaniste et consultante en aménagement, a évoqué les stratégies de relocalisation — un terme encore peu connu du grand public, mais qui désigne des réalités très concrètes : des familles contraintes de quitter leur maison pour fuir les vagues.

Il y a plusieurs phénomènes à prendre en compte. Il y a l’érosion, il y a la submersion, et tout cela va être encore plus accentué par l’élévation du niveau de la mer. L’ensemble de ces phénomènes va faire que certains espaces disparaîtront totalement, ou seront submergés de plus en plus régulièrement. Il faut réfléchir à une autre manière d’habiter ces espaces. Soit on devra totalement se déplacer, soit on devra imaginer des lieux de vie adaptés à des submersions temporaires. Et cela, on doit pouvoir l’anticiper.

Audrey Pastel s’est notamment appuyée sur son expérience en Martinique et en Guadeloupe, où elle a accompagné plusieurs projets de relocalisation.

Aujourd’hui, on continue à fixer des habitations ou des zones d’activité dans des espaces menacés. Ce sont des choix d’aménagement lourds, difficiles à défaire.

En donnant la parole aux spécialistes, « Sorboutremer » entend éveiller les consciences, mais aussi mobiliser la jeunesse sur des problématiques qui touchent directement leurs territoires.


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