Autonomie énergétique en Outre-mer : le frein des mobilités
La délégation aux Outre-mer de l'Assemblée Nationale a adopté mercredi le rapport de la mission d'information sur l'autonomie énergétique dans les territoires ultramarins.
L'objectif de 2030 pour parvenir à une souveraineté énergétique en Outre-mer pourra-t-il être tenu ? Selon les députés de Guyane Davy Rimane et de La Réunion Jean-Hugues Ratenon qui ont mené la mission d'information, "la transition vers une électricité décarbonée peut raisonnablement être considérée comme atteignable" dans de nombreux territoires. En revanche, cela semble difficilement réalisable voire impossible sur un autre aspect : celui des mobilités. "C'est plus compliqué car en matière de transports, ceux en commun ne sont pas très développés, il y a un effort à faire, explique Davy Rimane. Nous n'y serons donc pas en 2030, nous serons toujours dépendants de ce qui vient de l'extérieur pour nous faire fonctionner. A nous de trouver des solutions même si pour certains, du fait de leur superficie, de l'isolement, cela pourrait être ardu".
18 recommandations
Le rapport de la mission d'information formule 18 préconisations. Comme la création de centres de recyclages des batteries et des panneaux solaires usagés, la mise en place d'une prime pour tout achat d'un moyen de transport "doux", la nécessité d'un meilleur accompagnement par la commission de régulation de l'énergie et l’État, la garantie des ressources pour les collectivités qui ne percevraient plus les taxes sur les produits pétroliers. "Aujourd'hui, la question est d'encourager les collectivités pour avancer dans le cadre de la production d'énergies renouvelables, précise Jean-Hugues Ratenon, car plus on abandonne les hydrocarbures, moins il y aura de taxes perçues. Alors l’État doit agir, cela ne doit pas être un frein et la question des fiscalités, des recettes perdues ne doit pas rester un tabou".
Les deux rapporteurs espèrent désormais que les collectivités s'emparent de leurs travaux. "Il faut que les élus de chaque territoire prennent à bras-le-corps ce sujet, en fasse un enjeu stratégique pour peser de tous leurs poids sur les stratégies adoptées", souligne Davy Rimane. Car derrière l'enjeu de la transition énergétique, il y a aussi selon les parlementaires ceux de l'emploi, de la formation, de la pérennisation de la main d’œuvre ou encore par exemple la valorisation du territoire sur différents niveaux.