La vérité, le temps, la justice ou la création artistique : voici quelques uns des thèmes proposés à l'épreuve de philo du bac 2025

Par 16/06/2025 - 10:52 • Mis à jour le 16/06/2025 - 10:54

Les 2717 candidats au baccalauréat ont planché sur l'épreuve de philosophie ce lundi matin. Le rectorat vient de révéler les sujets qui ont été soumis aux participants.

    La vérité, le temps, la justice ou la création artistique : voici quelques uns des thèmes proposés à l'épreuve de philo du bac 2025

C'est toujours un grand moment de discussion. Même pour ceux qui ne passent pas le baccalauréat cette année sont intéressés par les sujets de philosophie soumis aux candidats.

Ce lundi, les élèves de terminale en filière générale avaient le choix entre trois sujets.

Deux dissertations :

  • La technique nous fait-elle gagner du temps ?
  • Existe-t-il des vérités inutiles ?

Un commentaire de texte :

  • Aristote, Ethique à Nicomaques

Aristote, Éthique à Nicomaque (IVᵉ siècle av. J.-C.)

On admet, en effet, d’ordinaire que le plaisir est ce qui touche le plus près à notre humaine nature ; et c’est pourquoi dans l’éducation des jeunes gens, c’est par le plaisir et la peine qu’on les gouverne. On est également d’avis que pour former l’excellence du caractère, le facteur le plus important est de se plaire aux choses qu’il faut et de détester celles qui doivent l’être. En effet, plaisir et peine s’étendent tout au long de la vie, et sont d’un grand poids et d’une grande force pour la vertu comme pour la vie heureuse, puisqu’on élit ce qui est agréable et qu’on évite ce qui est pénible.
Et les facteurs de cette importance ne doivent d’aucune façon, semblera-t-il, être passés sous silence, étant donné surtout le grand débat qui s’élève à leur sujet. Les uns, en effet, prétendent que le plaisir est le bien ; d’autres, au contraire, qu’il est entièrement mauvais ; parmi ces derniers, certains sont sans doute persuadés qu’il en est réellement ainsi, tandis que d’autres pensent qu’il est préférable dans l’intérêt de notre vie morale de placer ouvertement le plaisir au nombre des choses mauvaises, même s’il n’en est rien : car la plupart des hommes ayant pour lui une forte inclination et étant esclaves de leurs plaisirs, il convient, disent-ils, de les mener dans la direction contraire, car ils atteindront ainsi le juste milieu.
Mais il est à craindre que cette manière de voir ne soit pas exacte. En effet, quand il s’agit des sentiments et des actions, les arguments sont d’une crédibilité moindre que les faits, et ainsi lorsqu’ils sont en désaccord avec les données de la perception ils sont rejetés avec mépris et entraînent la vérité dans leur ruine. Car, une fois qu’on s’est aperçu que le contempteur du plaisir¹ y a lui-même tendance, son inclination au plaisir semble bien indiquer que tout plaisir est digne d’être poursuivi.

¹ « le contempteur du plaisir » : celui qui méprise le plaisir.

Filière technologique

En filière technologique, les candidats devaient aussi sélectionner un des trois sujets proposé :

Deux dissertations :

  • Pourquoi devrait-on protéger la nature ?
  • La création artistique s'explique-t-elle ?

Un commentaire de texte :

  • John Rawls, Théorie de la justice

John Rawls, Théorie de la justice (1971)

Posons, pour fixer les idées, qu’une société est une association, plus ou moins autosuffisante, de personnes qui, dans leurs relations réciproques, reconnaissent certaines règles de conduite comme obligatoires, et qui, pour la plupart, agissent en conformité avec elles.
Supposons, de plus, que ces règles déterminent un système de coopération visant à favoriser le bien de ses membres. Bien qu’une société soit une tentative de coopération en vue de l’avantage mutuel, elle se caractérise donc à la fois par un conflit d’intérêts et par une identité d’intérêts. Il y a identité d’intérêts puisque la coopération sociale procure à tous une vie meilleure que celle que chacun aurait eue en cherchant à vivre seulement grâce à ses propres efforts. Il y a conflit d’intérêts puisque les hommes ne sont pas indifférents à la façon dont sont répartis les fruits de leur collaboration, car, dans la poursuite de leurs objectifs, ils préfèrent tous une part plus grande de ces avantages à une plus petite.
On a donc besoin d’un ensemble de principes pour choisir entre les différentes organisations sociales qui déterminent cette répartition des avantages et pour conclure un accord sur une distribution correcte des parts. Ces principes sont ceux de la justice sociale.

 


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