« Entre 100 et 230 € nets en plus par mois » pour les enseignants, annonce Emmanuel Macron

Par 20/04/2023 - 10:46

Depuis le collège Louise-Michel de Ganges dans l’Hérault, Emmanuel Macron a annoncé une hausse des rémunérations des enseignants se situant « entre 100 et 230 € nets en plus par mois ». L’objectif est de « mettre tout le monde au-dessus de 2 000 € ». Cette augmentation s'appliquera à tous les enseignants.

    « Entre 100 et 230 € nets en plus par mois » pour les enseignants, annonce Emmanuel Macron
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Le président de la République l’avait laissé entendre lors de son allocution ce lundi, et il a donné davantage de précisions ce jeudi 20 avril. Tous les enseignants devraient voir leur rémunération valorisée. Emmanuel Macron, président de la République :

Il va y avoir une augmentation de la rémunération socle, c'est-à-dire sans condition, pour mettre déjà tout le monde au-dessus des 2 000 €. C'était l'engagement que j'avais pris devant ma campagne. Parce qu'il y a aujourd'hui des enseignants, en particulier dans les débuts de carrière, qui sont payés moins de 2 000 €. Là, il n'y en aura plus. Mais au-delà de ça, et j'insiste là-dessus, c'est à tous les niveaux de carrière qu'il va y avoir une augmentation de rémunération, y compris pour ceux qui sont en milieu ou aux trois quarts de carrière, qui fait que l'augmentation, elle sera, pour le socle, sans condition aucune, entre 100 et 230 € par mois, sans faire une heure de plus, sans avoir une tâche supplémentaire ou autre, et ça, donc, à tous les niveaux de la carrière.

Pour Stéphane Crochet, du syndicat enseignant UNSA : « L'augmentation sur la partie socle concerne tout le monde, c'est une très bonne chose », mais « elle ne rattrape pas les retards de pouvoir d'achat pris sous le coup de l'inflation ». « Ça ne va pas régler le déclassement salarial depuis 15 ans », a renchéri Guislaine David, secrétaire générale du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire.

L'enveloppe budgétaire annoncée pour cette partie de la hausse des rémunérations des enseignants est de 635 millions en 2023 pour une revalorisation au 1er septembre, et 1 905 milliards d'euros en année pleine en 2024.

« On a la confirmation que sur le socle, Emmanuel Macron ne tient pas la promesse de 10% d'augmentation pour tout le monde », faite pendant sa campagne, a réagi Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire (collège et lycée). « Il aurait fallu 3,6 milliards d'euros pour augmenter tout le monde de 10% ».

Le ministère de l'Éducation avait proposé mi-février que cette somme soit principalement consacrée à une hausse des indemnités que touchent tous les enseignants pour les missions liées au suivi des élèves (réunions de parents, conseils de classe...) : l'ISAE dans le premier degré (Indemnité de suivi et d'accompagnement des élèves) et l'ISOE (Indemnité de suivi et d'orientation des élèves) dans le second degré. Ces indemnités sont actuellement de 1 256 euros bruts annuels pour l'ISOE et de 1.200 euros pour l'ISAE.

Hausse liée à de nouvelles missions

Une autre partie de l'augmentation des rémunérations, un peu plus d'un milliard d'euros en année pleine, sera liée à de nouvelles missions et basée sur le volontariat, dans le cadre du « pacte » proposé par le gouvernement aux enseignants, comme cela était attendu, a indiqué Emmanuel Macron.

Cette partie « va permettre de payer encore plus par mois, ce qui permettra à des enseignants de toucher jusqu'à 500 euros par mois en plus », a-t-il dit.

Parmi les missions supplémentaires qui entreront dans le cadre de ce « pacte », Emmanuel Macron a évoqué les remplacements de courte durée d'enseignants absents, la participation au dispositif « devoirs faits » (qui permet aux élèves de faire leurs devoirs au collège), ou encore la participation à des projets pédagogiques.

« Emmanuel Macron persiste et signe alors que toutes les organisations syndicales ont quitté la table des négociations début mars » sur ce sujet, a souligné Sophie Vénétitay, jugeant ces annonces « irrespectueuses et provocatrices ».

Pour Stéphane Crochet, « en s'obstinant sur le pacte, Emmanuel Macron atténue encore plus les mesures prises sur le socle ».

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