Education : "un tiers des créations de postes" destiné aux Outre-mer

Par 21/12/2023 - 15:59 • Mis à jour le 21/12/2023 - 17:16

Le ministre de l'Education nationale a assuré que le nombre d'enseignants ne baissera pas à la rentrée 2024, malgré ce qui était prévu. Les Outre-mer font en principe partie des principaux bénéficiaires.

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L'Education nationale sera épargnée par la baisse du nombre d'enseignants initialement prévue en 2024, à rebours d'une démographie scolaire en berne: une victoire budgétaire pour Gabriel Attal, qui permettra d'accompagner sa réforme dite du "choc des savoirs" dont les syndicats questionnent le financement à long terme.

"Nous faisons donc le choix historique de ne pas restituer d'emplois enseignants au +global+ alors que le nombre d'élèves continuera de baisser (-83.000). Ce choix nous permet de continuer à réduire encore la taille des classes", s'est félicité jeudi Gabriel Attal, lors d'un briefing avec la presse.

Initialement, le projet de budget pour l'enseignement scolaire prévoyait "1.709 restitutions d'emplois enseignants dans le premier degré" et "484 restitutions d'emplois enseignants dans le second degré", a mis en avant M. Attal. 

Celles-ci avaient été justifiées par une nouvelle baisse de la démographie scolaire prévue en 2024. 

Après avoir obtenu des arbitrages budgétaires favorables auprès de Bercy et de Matignon, le ministre de l'Education nationale a ramené dans le premier degré (maternelle et élémentaire), le nombre de suppressions d'emplois à 650. 

Pour les collèges et lycées, M. Attal se targue d'avoir obtenu finalement 574 créations nettes d'emploi. 

"Pour le second degré, ce sera la première fois depuis 2017 que nous recréerons des emplois de professeurs", a-t-il dit.

Au collège et au lycée, les créations d'emplois permettent notamment de financer la mise en place des groupes de niveau qui se déploieront en 6e et 5e à la rentrée prochaine.

"Un tiers des créations de postes au titre des groupes de niveau bénéficieront aux académies ultra-marines - Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte, La Réunion. Quelque 10% des créations de postes bénéficieront à l’académie de Créteil, 5% à l’académie d’Amiens ou encore 5 % à l’académie de Lyon", a affirmé M. Attal aux organisations syndicales dans une réunion, selon un discours transmis à l'AFP.

Attractivité et financement

Gabriel Attal avait déclaré début décembre que le collège devait être "le coeur de l'électrochoc", appelant à rehausser le niveau des élèves. 

Dans tous les collèges, en français et en mathématiques, les élèves de chaque classe seront répartis en trois groupes en fonction de leur niveau. Ces groupes de niveau se mettront en place en septembre prochain pour les élèves de 6e et de 5e, avec les bons, les moyens et les plus faibles, qui ne seront pas plus de 15 par groupe. Les collégiens de 4e et de 3e en bénéficieront ensuite à la rentrée 2025.

Selon les calculs du ministère, la création de groupes de niveau va nécessiter 1.150 professeurs de français supplémentaires et autant de mathématiques. Mais les concours enseignants ne font pas le plein ces dernières années. 

Au primaire, le choix est "de continuer à réduire la taille des classes", a indiqué le ministre. "Nous étions déjà passés de 23,6 élèves par classe en 2017 à 21,5 à la rentrée 2023. Avec ce nouveau schéma d'emplois, nous atteindrons 21,4 élèves par classe à la rentrée, le plus bas niveau depuis que la Depp (l'agence statistique du ministère), mesure ce chiffre depuis 1960".

Mais pour le syndicat enseignant SE-Unsa, "les emplois supplémentaires ne seront a priori pas pourvus car la question de l'attractivité n'est pas soldée, aussi bien financièrement qu'au regard des conditions de travail".

Et si les organisations saluent les annulations de suppressions de postes - un "choix de raison" selon elles -, elles s'interrogent sur le financement à long terme.

"Il faut qu'on nous explique comment on finance ces créations d'emplois, car pour l'année 2024, tous les moyens sont déjà fléchés", explique à l'AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU.

Même interrogation pour Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, qui pointe une "absence de visibilité" sur ce financement à long terme.

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