L'innovation ultramarine est à l'honneur à Paris

Depuis lundi 16 octobre, l'écosystème start-up ultramarin a rendez-vous à Paris pour la semaine Innovation Outre-Mer. Au fil de la semaine, des rendez-vous avec des investisseurs et des clients potentiels ont été organisés, ainsi que des temps d'échange entre-eux ou avec des instances publiques de financement, avant la grande journée de clôture vendredi à la Station F, sur les quais de Seine, où seront proposés des conférences et ateliers de travail, puis une soirée de gala où seront annoncés les lauréats des Prix Innovation 2023, en présence du ministre délégué Philippe Vigier. 

Ce rendez-vous annuel ne cesse de prendre de l'ampleur avec l'ambition de faire des innovateurs d'Outre-Mer des exemples et de servir d'accélérateur à leurs activités, ainsi qu'à une dynamique globale dans les territoires. C'est ce qu'espère le président du réseau organisateur Outre-Mer Network, Daniel Hierso.

Ils osent déjà donc on leur dit de commencer l'histoire et notre travail c'est d'essayer de les accélérer. Il faut qu'on ait des vrais champions qui explosent au national, même à l'international. On sait que c'est très très dur, les fonds d'investissement en dehors de Paris, c'est compliqué, alors l'Outre-Mer... Notre volonté est de montrer qu'il y a de l'innovation en Outre-Mer

Selon lui, tout est rassemblé lors de cette semaine parisienne pour permettre à ces entreprises innovantes de progresser. 

C'est aux start-ups de faire le job. On essaye de faire venir, petit à petit, des Américains, des Anglophones, des Africains... C'est fait de manière un peu artisanale, mais on a levé 38 millions en huit ans, donc ça porte des fruits.

Des territoires porteurs d'innovation

Outre-Mer Network croit beaucoup à la force de l'exemple et a donc aussi convié ses "pépites" à participer aux différents rendez-vous de cette semaine afin d'inspirer les autres. C'est notamment le cas du Guadeloupéen Gaël Musquet, météorologue et "hacker éthique", comme il se définit, qui travaille sur des techniques de prévision des risques naturels. Pour lui, nos territoires ont des contraintes, dont il faut faire des atouts pour porter des projets structurants et innovants.

Cela nous permet d'être des sentinelles du réchauffement climatique, mais pas que, des enjeux géologiques aussi, des volcans, des séismes, des tsunamis... Je passe sur les maladies transmises par les moustiques. Tout cela fait de nos territoires de vrais laboratoires, où il y a des capitaux disponibles, qui ne sont malheureusement pas toujours dépensés, et qu'il va falloir réussir à capter, pour que nos enfants, qui malgré tout ce que je viens de raconter, aient envie de rester chez nous et relever ces défis.

Ce mercredi, une séquence avait notamment lieu au Hub des Territoires, dans les locaux de la Caisse des Dépôts et Consignation, pour rencontrer les ressources bancaires publiques qui peuvent accompagner ces projets issus de nos territoires comme l'AFD, BpiFrance, Business France et la Banque des Territoires, via son directeur délégué Outre-Mer, Hervé Tonnaire, convaincu du potentiel. 

Les Outre-Mer ne doivent pas tout attendre d'une réponse extérieure. C'est à eux de dire qu'ils ont des innovations plus résilientes et cela n'empêche pas d'avoir une saine ambition, ils peuvent avoir des appuis. Il faut permettre à des jeunes entrepreneurs de se développer pour développer leurs territoires, mais aussi pour aller chasser à l'extérieur, que ce soit l'hexagone et les pays de leur propre zone.

Les meilleurs experts de nos territoires sont indéniablement ceux qui y vivent, alors cette semaine parisienne porte un message d'initiative avec comme devise, qu'il faut oser innover.