Les hôteliers des Antilles demandent des "mesures fortes"
Le cri d’alarme des hôteliers avec les effets dévastateurs du Covid 19 sur leur secteur! Les représentants des exploitants hôteliers de la Guadeloupe, Martinique, Guyane et Saint-Martin, viennent de communiquer leur cahier de doléances. Ils évoquent une saison « ruinée » mais craignent aussi les conséquences sur les prochaines saisons.
Une saison "ruinée" et l'année 2021 menacée
La haute saison est déjà "ruinée" disent les hôteliers des Antilles et de la Guyane. Ils évoquent des entreprises qui seront toutes « meurtries, voire dévastées ». Ils craignent qu’après la catastrophe économique de 2020, cela continue en 2021 et mettent en avant les particularités du secteur dans nos régions : une clientèle touristique non résidente en outremer, des structures locales « structurellement et fortement tributaire des liaisons aériennes ».
Les professionnels craignent les effets éventuels de certaines mesures sur le tourisme comme les « mises en quarantaine », des « restrictions multiples concernant les lieux ouverts au public (les plages, piscines et restaurants en particulier), et le climat d’incertitude économique généré à l’échelon planétaire », sans oublier la « baisse spectaculaire de l’offre aérienne pour les Antilles » et « le renchérissement probable du coût des billets d’avion qui découlera au moins temporairement d’une absence de concurrence. »
« Des mesures fortes »
Les professionnels de l'hôtellerie aux Antilles-Guyane demandent «des mesures de soutien spécifique au secteur de l’hôtellerie [...] sur les deux prochaines années ». Sinon, disent les hôteliers, c’est la mort assurée « de très nombreuses entreprises » et « la destruction de nombreux emplois ».
Dans ce communiqué, les professionnels du secteur s’associent ainsi à Sébastien Bazin, Président d’ACCOR, qui propose les mesures suivantes à l’échelon national pour le secteur du tourisme : la prolongation du chômage partiel jusqu’en août 2021 et mise en place d’une disposition complémentaire pour amortir le coût de la masse salariale le temps que les affaires reprennent, la prolongation et le renforcement des PGE (prêts garantis par l’Etat), avec une garantie de l’État portée à 100%. Il demande que le report automatique des échéances bancaires soit prolongé et porté à 12 mois, l'exonération des charges de mars à décembre 2020, la suppression des charges fiscales fixes au titre de 2020, le renforcement juridique de l’encadrement de la relation hôtelier/OTA (NDLR : ce sont ces agences de voyages en ligne comme Booking.com, Expedia, Hotels.com ou Trivago). Il demande aussi d’atténuer la responsabilité des exploitants sur le respect des protocoles sanitaires et que les loueurs en meublés touristiques soient soumis aux mêmes règles y compris fiscales, que les hôteliers.
Une mesure qui, si elle était écoutée, concernerait de nombreux propriétaires de logements locatifs aux Antilles Guyane.