Le rhum, cet écosystème dynamique à fort potentiel

Par 13/02/2024 - 19:05

Paris accueille le “Mondial du Rhum” depuis ce 13 février. C'est la première édition de ce nouvel événement qui ambitionne d'aborder l'écosystème de ce spiritueux au sens large. Métiers, opportunités, innovations, mais aussi produits du monde entier sont ainsi au cœur de ce rendez-vous tourné vers un alcool qui ne cesse de gagner en popularité.

    Le rhum, cet écosystème dynamique à fort potentiel

Le symbole est fort, c'est le Palais Brongniart, sur la place de la Bourse, en plein coeur de Paris, qui accueille la première édition de cet événement résolument tourné vers le "business". Voulu comme un lieu de rencontre de l'écosystème rhum au sens large, ce "Mondial du Rhum" ne fait pas encore le plein, il a notamment été boudé par les principales distilleries martiniquaises et guadeloupéennes, mais a réussi à rassembler bon nombre des différents métiers qui gravitent autour de ce spiritueux.

Mondial du Rhum

Parmi les participants, les rhums Papa Rouyo de Guadeloupe ont fait le déplacement, car Joris Galli, cofondateur de cette distillerie, croit au dynamisme de ce secteur d'activité et à la force du travail collectif. 

La dynamique se confirme et surtout sur le rhum agricole, car il y a une vraie appétence sur ce produit. Il y a une opportunité à communiquer sur ce segment et en faire quelque chose de plus important que ce que c'est aujourd'hui. Il faut qu'on se rende compte que le rhum, c'est plus que juste de l'alcool... C'est de l'agriculture, c'est de la transformation, c'est du tourisme, c'est de l'éducation, c'est de la technique, c'est une culture. Il y a tout un univers à créer autour de cela, un peu comme les grands territoires viticoles français.  

Acheteurs et influenceurs du monde

Preuve en est, ce nouveau rendez-vous parisien est fréquenté par des acheteurs internationaux, ce qu'a notamment constaté Mélina Bibrac, chef de projet pour Man Créole, entreprise guadeloupéenne qui assemble, vieillit ou arrange des rhums sur l'archipel.

On a envie de s'exporter et on a des visites de beaucoup de professionnels. On a des acheteurs du Brésil, de Pologne, d'Allemagne, donc c'est vraiment une grosse opportunité. J'espère que ça va déboucher, je le crois oui ! 

En tout cas, cela permet d'accroître la notoriété, car l'événement est aussi fréquenté par des influenceurs, à l'image de Joshua Kalinan, venu de Singapour, consultant et organisateur d'événements autour des spiritueux, convaincu du potentiel de cet alcool. 

Je sens que le prochain alcool qui va monter sur le marché sera le rhum, donc j'avais envie de découvrir tout cela. La plupart des rhums que j'ai goûté depuis ce matin sont très plaisants, c'est le genre de rhums que je ne vois pas à Singapour, ce ne sont pas des rhums ordinaires, ce sont des rhums de grande qualité. C'est vraiment une grande découverte pour moi.

Découverte aussi pour Yoto, Japonais, ancien barman qui anime désormais chaîne YouTube sur les alcools et cocktails et qui a été séduit, notamment par les rhums antillais. 

J'ai l'impression que le rhum devient de plus en plus populaire et célèbre. Au Japon, pour être honnête, ce n'est pas vraiment le cas, et c'est aussi ce que j'espérais voir ici, découvrir comment se passe cette popularité ailleurs. Moi, j'adore le rhum, j'ai goûté des rhums avec des goûts que je n'avais jamais expérimentés, il y a des notes fruitées, je suis convaincu que ça irait super bien dans des cocktails et que ce sera vraiment bon. 

Saisir l'opportunité 

L'événement a aussi voulu se tourner vers la jeunesse, en partenariat notamment avec France Travail, pour explorer les pistes d'avenir de cet écosystème. Par ailleurs, une délégation du Réseau Conseil Jeunesse de l'Organisation des États de la Caraïbes orientale (OECS) participe aussi à ce Mondial, avec son représentant, le Grenadien Elon James, qui veut inciter sa génération à s'emparer de ce sujet à l'échelle de notre grande région.

Je suis convaincu que l'on n'exploite pas pleinement le potentiel du rhum. Il y a des aspects comme le spiritourisme, où des vacanciers sont prêts à venir dans nos pays pour découvrir nos rhums, ils viennent dans nos hôtels, parcourent nos rues... Si on forme nos peuples à cela, particulièrement nos jeunes, ils pourront s'investir, cela va développer notre économie, créer des emplois et ainsi faire avancer le secteur et l'industrie du rhum. 

Les chiffres de croissance de l'écosystème rhum sont assurément prometteurs. Selon une étude récente de la Business Research Company, l'évolution globale internationale de cet alcool est stable autour de 5% par année pour un marché qui devrait représenter 17,68 milliards de dollars à l'horizon 2027. 


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