Le Conseil économique social et environnemental veut se faire entendre sur la vie chère

Par 12/07/2023 - 06:01 • Mis à jour le 12/07/2023 - 06:02

Le Groupe Outre-Mer du Conseil économique social et environnemental (CESE) travaille actuellement sur un projet d'avis pour présenter 10 propositions concrètes face aux problématiques de pouvoir d'achat dans nos territoires. Il souhaite se faire entendre dans les réflexions politiques actuelles sur le sujet.

    Le Conseil économique social et environnemental veut se faire entendre sur la vie chère

Cette démarche s'inscrit dans la droite ligne d'une série de préconisations déjà adoptées par le CESE en 2020 sur ce sujet. Seulement, les crises, d'abord du Covid, puis de l'Ukraine, ont ralenti ce travail de fond, alors l'instance nationale espère peser dans ce débat d'actualité. En effet, l'Assemblée nationale doit rendre les conclusions de sa commission d'enquête sur la même thématique de la vie chère, qui figure aussi parmi les priorités du Conseil interministériel pour l'Outre-Mer (CIOM), déjà reporté à trois reprises.

"Je pense qu'on aurait pu nous saisir sur plein de sujets", a d'ailleurs regretté Véronique Biarnaix-Roche, présidente du syndicat CFE-CGC au CESE et co-rapporteure sur cet avis, qui remarque notamment que la voix de cette assemblée des partenaires sociaux et acteurs économiques n'a pas été entendue en préparation du CIOM.

On s'auto-saisit, car c'est un vrai sujet d'actualité. Il y a encore des tensions, il y a encore des jeunes dans la rue, ils n'ont pas d'emploi, ils sont pauvres... Il y a un sentiment d'injustice lié à l'éloignement, il y a un manque d'adhésion par manque de transparence sur la composition des prix, il y a un manque de concurrence... Peut-être que l'Autorité de la concurrence n'a pas assez de moyens, mais il va falloir que ça aboutisse pas des solutions concrètes et immédiates.

Les idées explorées doivent encore être adoptées, mais cela ne devrait pas se faire avant la rentrée, car les auditions sont encore en cours sur cet avis, le ministre Carenco était d'ailleurs reçu ce mardi. Cela dit, certaines ébauches de propositions font déjà écho aux attentes actuelles en la matière : améliorer le Bouclier Qualité Prix (BQP+) et l'élargir à des produits de meilleure qualité, réformer l'octroi de mer, adapter les normes européennes...

Solutions directes et expérimentations 

Mais aussi développer des solutions directes et des expérimentations issues des territoires, c'est "la" solution pour l'autre co-rapporteure, Ghislaine Arlie, représentante de la Nouvelle-Calédonie au sein du groupe Outre-Mer.

Les solutions ne viendront pas de l'hexagone, elles viennent de chaque pays d'Outre-Mer. Si on arrive à les mettre ensemble, on arrivera à quelque chose qui tient la route.

Autre piste essentielle, c'est la réforme des conventions collectives et de la prime d'activité pour renforcer le pouvoir d'achat des plus modestes, car pour Veronique Biarnaix-Roche, il y a "des niches à bas salaires" en Outre-Mer.

Depuis 2017, il devrait y avoir 230 conventions collectives, ce n'est pas le cas. S'ils ne veulent pas des négociations locales, il y a aussi les primes d'activité. Utilisons mieux les fonds publics.

Si tout cela reste encore à définir précisément, le groupe Outre-Mer du CESE se voudra force de propositions dans cet avis, sans toutefois réclamer une grande réforme législative, car il faut agir vite pour Ghislaine Arlie. 

On essaye de remettre le consommateur au milieu du dispositif, car il est souvent oublié. Un BQP pas visible, à quoi ça sert ? Le CESE continue sur sa lancée, avec 10 propositions, mais on essaye d'être plus ''terrains''. Faisons déjà marcher ce qui doit marcher.

Les auditions se poursuivent au Palais d'Iena et le travail est encore long, car cet avis sur le pouvoir d'achat dans nos territoires devrait être présenté en séance plénière du CESE le 11 octobre prochain. 


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