L’abandon de poste est désormais considéré comme une démission

Par 19/04/2023 - 11:18 • Mis à jour le 19/04/2023 - 18:41

À compter de ce mercredi 19 avril, un salarié qui abandonne volontairement son poste sera désormais présumé démissionnaire. L’abandon de poste représente 70% des licenciements pour faute grave, selon une étude publiée en février dernier. Cette modification, votée dans le cadre de la loi sur l'assurance-chômage de décembre dernier, fait réagir les partenaires sociaux.

    L’abandon de poste est désormais considéré comme une démission
Image d'illustration

Des salariés qui désertent le lieu de travail sans explication pendant plusieurs semaines, une situation à laquelle le gouvernement a voulu mettre fin. Désormais, en cas d'abandon de poste volontaire du salarié, il est présumé démissionnaire. Il s’agit d’un changement important.

Jusqu'à présent, les salariés concernés pouvaient prétendre dans de nombreux cas aux allocations chômage. Dorénavant, ils ne pourront plus bénéficier de ces indemnités. Jean-Christophe Bélivier, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, se dit favorable à ce type de sanctions.

Qu'une personne fasse le choix de quitter l'entreprise, ça peut se concevoir, à condition qu'elle en forme l'entreprise, mais qu'elle décide de partir sans rien dire, il me semble normal qu'elle soit à la base sanctionnée, qu'elle ait droit ou pas aux indemnités de Pôle emploi, d'un raccompagnement sur le travail et ainsi de suite.

Un changement qui ne fait pas l’unanimité

Le décret d'application précise les modalités : une entreprise se retrouvant face à un abandon de poste devra ainsi mettre en demeure l'employé par lettre recommandée ou par lettre remise en main propre.

Le travailleur dispose alors d'au moins 15 jours pour reprendre son poste. Durant cette période, il peut également contester cette présomption de démission en avançant, par exemple, des raisons médicales, son droit de grève ou son droit de retrait. Michel Letapin du syndicat UNSA dénonce ce décret.

Il y a une procédure et le principe de ce décret, c'est de justement simplifier cette procédure pour mieux permettre aux patrons de se séparer des salariés. Et ça, nous disons qu'après la réforme des retraites, ce gouvernement continue de massacrer véritablement les salariés.

Le salarié qui conteste la rupture de son contrat de travail sous le fondement de cette présomption peut encore saisir le Conseil des prud'hommes.


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