Départ d'Air France d'Orly : mobilisation des syndicats
Plusieurs centaines de personnes ont participé ce mardi (28 novembre) à un grand rassemblement pour protester contre le transfert d'Air France à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, annoncé à l'horizon 2026.
C'est le 18 octobre dernier que la direction de la compagnie aérienne avait officialisé son départ d'Orly, le justifiant par une "chute structurelle de la demande" sur ses vols intérieurs. Mais au-delà des navettes domestiques, les lignes pour les Outre-mer sont aussi impactées par ce futur départ et si certains vols partent et arrivent déjà à Roissy, la totalité sera transférée d'ici trois ans.
Les syndicats, opposés à ce départ qui implique des changements pour les salariés, dénoncent une manœuvre pour laisser Orly, où Air France est présent depuis 71 ans, devenir "l'aéroport du low-cost" avec notamment la présence unique de sa filiale Transavia.
La direction rebondit sur le fait que les vols vers Marseille, Nice et Toulouse s'essoufflent et ils cherchent à stopper cette fuite, explique Christophe Malloggi, secrétaire général FO chez Air France, mais les vols sur les Outre-mer et l'Afrique du nord ne perdent pas d'argent ! La ligne est rentable, les passagers sont là et on sait qu'ils n'iront pas à Charles de Gaulle, même si la direction nous affirme le contraire
« Qu'en sera-t-il des lignes vers les Antilles qui seront vides à Roissy quand les passagers choisiront de rester à Orly et iront à la concurrence ? », s'interrogeait Valérie Raphel au micro.
Un départ synonyme de changement
Pour les personnels d'Air France, ce départ est aussi synonyme de changement.
Soit vous aurez le choix de quitter l'entreprise mais il s'agit de volontariat forcé, soit vous irez à Roissy. Les salariés vont certainement se résigner mais 3 ou 4 heures de route de plus par jour, avec les risques routiers que l'on connaît, par rapport à une vie de famille, ce sera très difficile », ajoute Christophe Malloggi.
À l'appel de l'intersyndicale, les personnels navigant et au sol se sont donc mobilisés ce matin devant le Terminal 4 d'Orly, en plus d'un mouvement de grève sans impact sur le trafic. "C'est un projet néfaste car beaucoup de collègues vont devoir être transférés et c'est un inconvénient, ils vont peut-être déménager...avec tout ce que cela implique", regrette Patrick, retraité après 40 ans chez Air France.
"On ne vous laissera pas tomber", a assuré le député et secrétaire national du PCF Fabien Roussel qui était aussi présent à la mobilisation, aux côtés d'autres élus de gauche.
Pour tenter de faire fléchir la direction de la compagnie aérienne sur ce projet de départ, l'intersyndicale envisage d'autres actions.