Cinémas en Outre-mer : retour de la loi pour fixer les taux de location

Par 19/10/2023 - 02:54 • Mis à jour le 19/10/2023 - 10:04

Le Syndicat des Exploitants de salles de cinéma Outre-mer (SECOM) a été auditionné hier (18 octobre) par la délégation aux Outre-mer de l'Assemblée Nationale. Leur objectif était de convaincre de l'urgence de leur situation et de l'importance de passer par une loi pour plafonner les taux de location des films.

    Cinémas en Outre-mer : retour de la loi pour fixer les taux de location

En juin dernier, le Sénat adoptait à l'unanimité la proposition de loi "visant à assurer la pérennité des établissements de spectacles cinématographiques et l'accès au cinéma dans les Outre-mer", portée par la sénatrice de Martinique Catherine Conconne. Ce texte, qui  intervenait dans le contexte où les distributeurs de films souhaitent aligner sur l'Hexagone les fameux "taux de location", c'est à dire la répartition des entrées en salle, voulant ainsi avoir la possibilité de le faire monter jusqu'à 50% alors qu'il est actuellement Outre-mer de 35%. Le SECOM s'était alors mobilisé pour maintenir ce taux et obtenir un plafonnement inscrit dans la loi. Au Sénat, un large consensus s'était dégagé. L'ex ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco, avait également soutenu la proposition de loi, affirmant en séance que "les risques de fragilisation des exploitants sont réels, c'est même un danger de mort".

Le texte est désormais arrivé sur le bureau de l'Assemblée Nationale et la délégation aux Outre-mer s'en est saisie, souhaitant mener plusieurs auditions avant de donner une position commune.

« La survie sera bien compliquée »

Hier, le discours n'avait pas changé du côté du SECOM. Pour le syndicat, c'est simple : plafonner le taux de location à 35% est, selon sa présidente Alexandra Elizé, "une nécessité pour le modèle économique des salles" en Outre-mer qui font déjà face à des coûts de construction et d'exploitation plus élevés, avec des mécanismes de subvention insuffisants.
 

Ce n'est pas un avantage acquis qui n'a pas d'intérêt


Avec un taux de location à 50%, la fermeture même des salles pourrait survenir a a aussi assuré Frédéric Drotkowski, exploitant à La Réunion, qui estimait ses pertes à plusieurs centaines de milliers d'euros. "La survie sera bien compliquée", a soutenu pour sa part Christelle Galou, exploitante en Guadeloupe.

Un plafonnement risqué ?

Interrogés par les députés de la délégation, les exploitants de cinéma ont reconnu qu'il pouvait y avoir un risque à ce maintien du taux de location à 35% en ce que les films pourraient être moins, ou moins bien, distribués. Mais ils ont affirmé préférer prendre le risque plutôt que de "céder" à ce qu'ils qualifient d' "outil de pression". Le Secom argumente aussi qu'avec un taux à près de 50%, il y aurait un autre risque, celui d'une "diversité de films en péril" puisque pour faire des bénéfices, les salles devraient se "recentrer sur les blockbusters", des super productions qui assurent de nombreuses entrées.

Si plusieurs députés ont déjà affiché leur soutien à la démarche, la délégation Outre-mer compte donc poursuivre ses travaux avec les auditions notamment du ministère de la Culture et de certains distributeurs.

 


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