Budget Outre-mer : premier avis à l'Assemblée Nationale

Au moment du vote à main levée, il ne restait plus beaucoup de députés dans la salle de la commission des affaires économiques, même si l'examen de l'avis budgétaire aura duré un peu plus d'une heure.

Le rapporteur, le député martiniquais Jiovanny William, qui s'est intéressé dans son avis au dispositif d'aides fiscales aux investissements productifs, a préféré donner un avis "de sagesse" pour dénoncer des crédits qu'il ne trouve pas à la hauteur. Le parlementaire nous l'expliquait à la sortie de la commission.
 

Je ne peux pas être favorable à ce budget. Oui il y a une augmentation de 4% mais ça reste du rattrapage

Jiovanny William, rapporteur pour avis
 

Une "cocotte-minute qui peut péter d'un moment à l'autre"
 

Et si l'exécutif présente des crédits pour la mission en Outre-mer en hausse dans ce projet de loi de finances 2024, ce budget est loin de susciter l'adhésion.

Ce dont on aurait besoin c'est d'un budget de rupture, d'une sorte de quoi-qu'il-en-coûte sur les territoires ultramarins  ! On n'est pas à la hauteur de l'enjeu de la crise sociale qui se présente

Sandrine Rousseau, Ecologiste (NUPES)

Le président du groupe GDR, André Chassaigne, n'a été plus conciliant avec les crédits présentés, pour lesquels il est "difficile d'avoir une approche globale". "On a un souffle que je qualifierai de léger, qui tient d'une tentative de câlinothérapie, avec une augmentation homéopathique qui ne tient pas compte de la gravité de la situation", a-t-il déclaré devant la commission.

Il n'y a pas la conscience de l'ampleur de la crise que vivent les territoires d'Outre-mer. C'est une véritable cocotte-minute qui peut péter d'un moment à l'autre, avec une colère grandissante

André Chassaigne, président du groupe GDR (NUPES)

Les députés guadeloupéens Christian Baptiste, rapporteur du budget pour la commission des finances qui doit examiner à son tour les crédits le 24 octobre prochain, et Max Mathiasin ont aussi fait part de leur rejet de ce nouveau budget et de leur pessimisme. "Je ne me suis jamais fait d'illusion, a réagi l'élu. On nous a dit de travailler, au bout de six ans on a obtenu un CIOM et nous nous attendions à voir les éléments du CIOM pris en compte mais ce n'est pas le cas".
 

Nous avons réussi à faire passer quelques amendements mais je ne me fais pas beaucoup d'illusion, les problèmes sont de plus en plus profonds chez nous. On verra ce qui va se passer en séance

Max Mathiasin, député de Guadeloupe

Parmi les six amendements adoptés, deux prévoient de donner plus de moyens aux Observatoires des Prix et à l'agence de développement touristique  Atout France pour faire davantage  la promotion des Outre-mer.

Après passage devant la commission des finances, les crédits de la mission Outre-mer devraient arriver dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale le 6 novembre prochain.