"Air Outre-mer" : l'idée d'une super-compagnie agite le débat

Pourrait-on assister à un rapprochement serré entre Air Austral, Corsair et Air Caraïbes ? Pour Pascal de Izaguirre, directeur général de Corsair et président de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers, ce serait la solution "aux problèmes de taille critique. Cela créerait des synergies et des économies d’échelle", a-t-il dit au journal Le Monde.

Le projet est loin d'avoir convaincu tous les acteurs mais il a le soutien de principe du ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco. D'ailleurs, de nombreux observateurs voient la main de l'État derrière le positionnement d'Air France dans cette affaire.

"Le marché outre-mer est vraiment un marché sur lequel il devrait y [en] avoir une. Avoir quatre sociétés sur un seul réseau, des sociétés qui sont assez petites, ce n’est pas le plus optimal pour nous, ni pour les passagers. Existe-t-il une option qui pourrait être intéressante pour nous et les autres opérateurs ? C’est quelque chose qu’on étudie", avait lancé Ben Smith, directeur général d’Air France-KLM, lors de la présentation des résultats de la compagnie aérienne au mois de février dernier.

Abreuvée de milliards d'euros par l'État, Air France est sortie renforcée du Covid tandis que ses concurrentes qui desservent les Outre-mer ont encore de lourdes difficultés. Reprise par un groupe d'investisseurs locaux, Air Austral a vu 185 de ses 250 millions de dettes être effacées tandis que Corsair cherche encore la méthode pour assouplir le poids de ses 80 millions d'euros de dettes.

Le spectre d'un sauvetage par Air France se murmure chez certains observateurs sans aucune action concrète pour le moment.

Contrôle aérien

Pour le journal du soir, Air Caraïbes et French Bee pourraient intégrer la fameuse super-compagnie, non pas en raison de difficultés financières mais par manque d'intérêt des héritiers du groupe Dubreuil pour le secteur. À voir.

Pour autant, les états-majors des compagnies doivent être convaincus de passer sous le contrôle d'un des deux autres concurrents en cas de fusion. La solution pourrait être apportée par un quatrième acteur. Selon le Monde, un fonds d’investissement travaillerait à la fondation d’une société, dont il détiendrait la majorité du capital, et qui regrouperait Air Caraïbes, Corsair et Air Austral. Les trois acteurs se verraient octroyer une participation au prorata de leur importance.

Une danse des ombres qui n'aura d'intérêt pour le grand public que si elle ramène le prix des billets d'avion entre la France et ses territoires ultramarins à des niveaux plus acceptables qu'au cours de ces 12 derniers mois.