Le lauréat du Prix Carbet sera annoncé ce samedi en Guyane
Le prix littéraire le plus important de notre région sera attribué ce samedi. Le jury est à Cayenne pour achever sa délibération.
C’est samedi soir que nous connaitrons le lauréat du prix carbet 2023. La cérémonie se tiendra à la maison des cultures et des mémoires de Guyane, samedi à 18 h 30. Pour la 32ème fois de son histoire, le Prix Carbet récompensera comme chaque année une oeuvre de la Caraïbe ouverte "aux imaginaires et aux identités multiples".
Après de longs mois de discussions, le jury, qui est arrivé hier (jeudi) sur le territoire, a retenu quatre auteurs qui sont encore en lice : Colin Niel, bien connu des lecteurs guyanais, le cubain Carlos-Manuel Alvarez, Jennifer Richard pour "Mon royaume n'est pas de ce monde" et enfin l’auteur haïtien Makenzy Orcel.
"Je pense que c'est un prix qui est essentiel pour notre région parce que c'est un prix qui permet de découvrir, de reconnaître et de valoriser les talents de nos territoires. Ce sont des textes qui s'articulent autour de notre réalité et de notre correspondance au monde", explique Evelyne Trouillot, vainqueur du prix Carbet en 2010 et membre du jury depuis 12 ans.
Les ouvrages sont étudiés dès le mois de juin. 18 ouvrages sont sélectionnés. "Les membres du jury entament leurs discussions après la lecture des livres. Cela fonctionne sur le mode du coup de coeur. On arrive à avoir des choix qui s'opèrent. On arrive à avoir une short liste de quatre noms", précise Miguel Duplan, président du jury cette année.
Le prix Carbet est une récompense particulièrement appréciée par les auteurs de la région. "Pour moi, c'est un véritable choc car j'ai été confronté à la reconnaissance à laquelle je ne m'attendais pas. C'est déstabilisant et enchanteur. C'est un crédit apporté par le monde de la littérature", confie Loran Kristian, vainqueur du prix l'an dernier.
"Ce qui est important dans le prix Carbet, c'est la mise en relation américaine et caribéenne dans un paradigme décentré du monde européen. On a besoin d'être en relation subversive face à cette domination des prix européens ou du monde dominant de la littérature", ajoute-t-il.
