Une ONG dénonce le « massacre d'une extrême cruauté » de plus de 50 Haïtiens par les gangs
Les 11 et 12 septembre derniers, plus de 50 personnes ont été tuées lors d’un massacre « d’une extrême cruauté », dans la localité de Laboderie, commune de Cabaret, à 25 km au Nord de Port-au-Prince, a fait savoir le Réseau national de défense des droits humains.
Plus de cinquante personnes ont été tuées par une coalition de gangs, la semaine dernière, en Haïti, où les bandes criminelles sèment la terreur dans un contexte de profonde crise politique, a rapporté, ce lundi (15 septembre), une ONG locale de défense des droits humains.
Pays le plus pauvre des Amériques, Haïti subit depuis longtemps la violence des gangs, mais la situation s'est aggravée depuis début 2024, lorsque le Premier ministre de l'époque Ariel Henry avait été poussé à la démission par ces groupes armés, qui contrôlent désormais 90 % de la capitale Port-au-Prince, selon l'ONU.
« Les 11 et 12 septembre 2025, des terroristes de la coalition criminelle Viv ansanm opérant dans la commune de Cabaret ont perpétré un massacre d'une extrême cruauté contre la population civile de la localité de Laboderie », a fait savoir le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) dans un rapport transmis à l'AFP.
Les cadavres dévorés par des chiens
Principale coalition de gangs opérant en Haïti, Viv ansanm (Vivre ensemble) a « assassiné plus de 50 personnes et incendié plusieurs dizaines de maisons », a précisé l'ONG.
« Au 14 septembre 2025, plusieurs victimes n'avaient toujours pas été retrouvées, tandis que des cadavres gisaient encore dans les broussailles, dévorés par des chiens », a-t-elle dénoncé, ajoutant que certains rescapés avaient pu se réfugier dans des localités voisines alors que d'autres avaient « pris la mer en canot pour tenter de fuir la barbarie ».
Selon l'ONG, Cabaret, située à environ 25 kilomètres au Nord de Port-au-Prince, est depuis mars 2024 sous le contrôle de Viv ansanm, qui reprochait aux habitants de Laboderie d'être « des informateurs de la police ».
« Actes barbares »
Placé à la tête du pays après la démission d'Ariel Henry en avril 2024, le Conseil présidentiel de transition a exprimé dans un communiqué sa « profonde indignation » face à ces « actes barbares ».
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a lui aussi « condamné » sur X cette « attaque brutale », appelant la communauté internationale à « renforcer » la Mission multinationale de sécurité (MMAS).
Menée par le Kenya, la MMAS intervient depuis plus d'un an pour aider la police haïtienne dépassée. Sous-équipée et sous-financée, elle peine à faire le poids face aux gangs.








