Plus de 1200 meurtres en trois mois en Haïti, selon l'ONU

Par 31/10/2024 - 15:06 • Mis à jour le 31/10/2024 - 16:04

Plus de 1.200 personnes ont été tuées entre juillet et septembre en Haïti, une augmentation de 27% par rapport au trimestre précédent dans le pays ravagé par les gangs, selon un rapport de l'ONU dévoilé le 30 octobre qui souligne l'importance du nombre de morts imputées aux forces de l'ordre.

    Plus de 1200 meurtres en trois mois en Haïti, selon l'ONU
Photo : Clarens Siffroy (AFP)

"1.223 personnes ont été tuées et 522 blessées dans le cadre de la violence des gangs et de la lutte contre ces mêmes gangs ; soit une baisse de 32% par rapport au premier trimestre, mais une augmentation de 27% par rapport au second", selon un rapport de la mission de l'ONU en Haïti (Binuh) dévoilé mercredi. Entre janvier et mars, 1.660 personnes avaient été tuées, et 945 entre avril et juin.

8% des meurtres attribués aux groupes d’autodéfense

Si le plus grand nombre de ces morts (47%) sont attribués aux activités des gangs qui continuent de ravager le pays, un grand nombre est également le résultat d'opérations des forces de l'ordre (45%) et 8% des meurtres sont attribués aux groupes citoyens d'autodéfense qui se multiplient depuis le printemps.

Côté forces de l'ordre, le Binuh évoque 106 "exécutions extrajudiciaires sommaires ou arbitraires", dont six concernant des enfants d'une dizaine d'années.

Le rapport souligne également l'augmentation de 40% du nombre d'actes de violence commis par les groupes d'autodéfense ou des membres non organisés de la population, connus sous le nom du mouvement "Bwa Kalé".

Une violence extrême

"Dans ce contexte, au moins 122 individus, soit membres présumés de gangs soit accusés de délits ou de crimes de droit commun, y compris de vol d'animaux ou de téléphone, ont été tués avec une extrême brutalité par la population", s'inquiète le Binuh, notant un rapprochement des "tactiques" de certains groupes d'autodéfense avec celles des gangs.

Dans le contexte du mouvement "Bwa Kalé", le rapport fait état d'actions particulièrement violentes visant parfois des enfants, avec des victimes mutilées avec des machettes, lapidées, décapitées, brûlées vives ou enterrées vivantes.

"L'un des plus violents a été commis (...) le 5 septembre, un garçon de 15 ans, accusé d'avoir volé un cochon, a reçu des coups de machette avant d'être enterré vivant".

Avec 170 personnes kidnappées au troisième trimestre, le rapport montre en revanche une "baisse significative des enlèvements de 64% par rapport au premier trimestre et de 60% par rapport au second", mais une persistance de l'usage des violences sexuelles contre les femmes et les filles.

 


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