Haïti : l'enquête sur l'assassinat de l'ancien président Jovenel Moïse se poursuit
En Haïti, l'enquête se poursuit sur l'assassinat en juillet du président Jovenel Moïse. Deux suspects, l'un Colombien et l'autre arrêté en Turquie, pourraient être entendus prochainement par le juge haïtien chargé de cette affaire.
Gary Orélien, le juge du dossier sur l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, sera peut-être en mesure de procéder à l'audition de deux autres suspects sur les 40 personnes déjà placées en détention provisoire.
Il s'agit de Mario Palacios, un ancien officier militaire colombien. Ce dernier a récemment été arrêté à Kingston en Jamaïque. Et selon l'enquête, Palacios faisait partie du commando des quatre hommes qui ont pénétré dans la chambre du président pour le tuer.
L'autre suspect qui intéresse la justice haïtienne est un homme d'affaires de Port-au-Prince : Samir Handal avait discrètement quitté Haïti après l'assassinat de Jovenel Moïse. Il a été interpellé dimanche à l'aéroport d'Istanbul en Turquie, où il était en transit entre les États-Unis et la Jordanie. Le chef d'entreprise a été placé en détention provisoire.
Claude Joseph, le ministre des affaires étrangères à Port-au-Prince, a indiqué qu'il s'est déjà entretenu avec ses homologues turcs et colombiens. Si aucune intervention d'extradition n'existe avec Bogotá ni Ankara, il y a quand même des pistes qui peuvent favoriser le retour à Port-au-Prince des deux hommes. C'est ce qu'explique James Boyard un spécialiste en droit et relations internationales à l'université d'Etat d'Haïti :
Ces États sont concernés par une convention, un traité multilatéral qui consacre l'extradition. Notamment, la convention des Nations Unies de 1973 sur la prévention et la répression des infractions commises contre les personnes jouissant de protection internationale. Et parmi les personnes qui peuvent jouir de cette protection, on a cité les chefs d’États et les chefs de gouvernements
Selon le spécialiste, la juridiction haïtienne pourrait ainsi solliciter l'extradition de ces suspects, compte tenu qu'il s'agit de l'assassinat d'un chef d’État.