Guyane : les élus s'expriment en faveur d'une évolution statutaire

Par 28/03/2022 - 14:48 • Mis à jour le 28/03/2022 - 17:59

Samedi 26 mars, les élus locaux guyanais se sont rencontrés lors d'un Congrès organisé à la Collectivité territoriale de Guyane. Après plusieurs heures de réunion, le vote s'est fait à l'unanimité et devrait être transmis au gouvernement dans les prochains jours.

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Congrès du samedi 26 mars, à la CTG - Facebook

Si Gérald Darmanin a dernièrement abordé l'idée "d'un statut d'autonomie" de la Corse, cette déclaration donne l'occasion à d'autres territoires et notamment à ceux de l'Outre-mer, de remettre sur la table la nature de leurs statuts.

En Guyane, "l'autonomie à la carte dans la République française" est donc une des priorités affichées par la Collectivité territoriale, comme l'explique Gabriel Serville, le Président de la CTG, élu en 2021:

Nous demandons au gouvernement qu'il permette à la Guyane d'évoluer vers le cadre d'un statut d'autonomie, mais ce n'est pas l'indépendance que nous souhaitons pour le territoire.

Sans afficher une volonté de "copier-coller", les élus guyanais s'inspirent également du modèle polynésien et de celui de la Nouvelle-Calédonie:

Ils sont allés assez loin dans la ventilation et le partage des compétences entre eux et l’État.

Ils rappellent, cependant, que la Guyane est un territoire unique en son genre et qu'ainsi, un nouveau modèle doit pouvoir être créé pour aboutir à une loi organique qui ressemblerait à la réalité du territoire.

Un "comité de pilotage" composé notamment d'élus et d'institutions locales devrait donc, désormais, reprendre les travaux déjà initiés sous la mandature territoriale précédente:

On a décidé de mettre en place une nouvelle méthode de concertation.

Ce comité devrait ainsi, "à moyen terme", faire une proposition au prochain gouvernement, en vue d'une modification institutionnelle, qui sera soumise au Parlement.

Si l'idée est bien de doter le territoire ultramarin de nouvelles compétences, il s'agit notamment de conférer aux élus guyanais, le pouvoir d'adopter des lois locales.

Pour rappel, en janvier 2010, lors d'une consultation populaire organisée par l'ancien Président Nicolas Sarkozy, 70% des électeurs guyanais avaient voté contre l'autonomie de pouvoir. Un résultat à prendre avec des pincettes puisque seuls 48% d'entre eux s'étaient exprimés dans les urnes.

En outre, une émancipation institutionnelle a également déjà été réclamée par certains manifestants, lors de la grande crise sociale de 2017, en faveur d'un "rattrapage structurel" du territoire, dans tous les domaines.

Le projet "Pays Guyane" pourrait donc être présenté à l’Élysée, avant la fin de l'année 2022.

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